C’est une véritable pluie d’hommages. L’annonce du décès accidentel de Jérôme Favier, le fils de l’ancien patron des gendarmes Denis Favier, a fait fortement réagir la communauté des gendarmes. Ce gendarme de 33 ans, brevet GIGN n°1311 et chuteur opérationnel, est mort vendredi lors d’un accident de paramoteur, dans l’Eure-et-Loire.
“Toute la Gendarmerie pleure le départ de l’un des nôtres, a ainsi tweeté Christian Rodriguez, l’actuel directeur général. C’était un homme engagé pour la sécurité de nos concitoyens et nous sommes tous sous le choc.” Il laisse “d’ores et déjà un vide qui ne pourra se combler”, remarque de son côté le GIGN, l’unité de Jérôme Favier, chef de la section 3 de la force d’intervention.
Les anciens du GIGN ont également exprimé leur peine. C’était “un homme de valeurs”, “rayonnant”, "entraînant'', “droit”, remarque le général Laurent Phélip, ancien patron du GIGN qui avait vu arriver Jérôme Favier dans l'unité. “Je sais que la grande famille du Groupe gardera dans son cœur son nom comme il portait le sien: discrètement, humblement, fidèlement”.
Oui. Un homme de valeurs.
Rayonnant. Entraînant. Droit.
Je sais que la grande famille du Groupe gardera dans son cœur son nom comme il portait le sien : discrètement, humblement,…fidèlement. https://t.co/IvmMFpDRpj
— Laurent Phélip (@PLP178151) July 1, 2022
Les réactions de personnalités
De nombreuses personnalités ont fait part de leur tristesse. Comme Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, qui a confié sa peine. Le représentant de la France dans ce pays envahi par la Russie vit depuis plusieurs mois sous la protection du GIGN. L’ambassade de France en Israël, qui avait accueilli il y a à peine deux semaines le capitaine, pleure de son côté cet “officier brillant et prometteur”.
“Engagé pour son pays, pour nous protéger, pour servir. Une noble et grande vocation”, commente sobrement le député (LR) Aurélien Pradié. “Il s’entraînait pour rester prêt à l’heure du plus grand danger, rappelle le député européen François-Xavier Bellamy. De tout cœur avec sa famille, à laquelle la France doit déjà tellement, et avec tous ses frères d’armes.”
“Immense respect pour celui qui avait décidé de s’engager pour la vie et l’a perdue en se préparant pour la défendre”, tweete de son côté Loïc Kervran, le député (Horizons) du Cher “Terrible nouvelle que la mort de Jérôme Favier, remarque pour sa part la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. La France et la Gendarmerie perdent un serviteur prometteur et remarquable. Le Comminges perd un de ses enfants, qui lui était tant attaché.”
Décès d’un capitaine de gendarmerie dans un accident d’ULM
Une "épreuve terrible"
“La brigade de sapeurs-pompiers de Paris s’associe à la douleur des proches et des camarades”, signalent également les pompiers parisiens. Signalant une “épreuve terrible”, les commandos de l’armée de l’Air rappellent que “les métiers d’exception peuvent infliger des peines exceptionnelles à une famille qui ne l’est pas moins”.
Passé par l’école des officiers de Melun, Jérôme Favier affichait un parcours iconoclaste. Comme s’il avait hésité avant de suivre finalement les pas de son père – le dilemme des “fils de”, désireux d’être reconnus pour leurs qualités propres. Ainsi, avant son entrée dans le Groupe, en 2018, ce juriste, passé par un master 1 en droit des affaires obtenu à Paris-2 et d’un master 2 en droit pénal financier de l’université de Cergy, avait d’abord travaillé dans la lutte contre le blanchiment d’argent au sein de la banque HSBC.
Il avait ensuite été embauché comme chef de projet sûreté économique et financière à la SNCF, avant d’être nommé assistant spécialisé au pôle financier du tribunal judiciaire de Paris. Jérôme Favier avait été enfin assistant parlementaire pendant quelques mois avant son entrée dans l’école des officiers.
La Fondation Maison de la Gendarmerie a ouvert ce lundi une cagnotte en ligne pour son épouse Emmanuelle et ses enfants.