Jeudi matin, les 290 officiers-élèves participeront à leur dernière cérémonie dans la grande cour de l'Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) à Melun. Cette cérémonie de sortie de la 127e promotion sera présidée par le ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin, en présence du DGGN, le général d'armée Christian Rodriguez, et des autorités civiles du département de Seine-et-Marne. Des délégations de plusieurs gendarmeries étrangères (Italie, Espagne, Portugal, Jordanie, Maroc) seront présentes. Lors de la cérémonie se déroulera également le baptême de la 128e promotion qui portera le nom de "Combat de Pontlieue" en hommage aux gendarmes à pied et à cheval qui résistèrent, en janvier 1870, dans ce village près du Mans à des troupes prussiennes très supérieures en nombre. Peu connu, ce combat de Pontlieue est considéré dans l'Arme comme l'équivalent de Camerone (1863) pour la Légion étrangère et de Bazeilles (1870) pour les Troupes de marine.
Sept officiers-élèves de la promotion "Général de division Charles Morel" ont réalisé durant leur scolarité une brochure d'une centaine de pages qui retrace la carrière exceptionnelle de leur parrain le général de division Charles Morel (1916-2015). Entré en gendarmerie en juillet 1940 comme sous-lieutenant, Charles Morel prit le commandement de la compagnie de Saint-Marcellin (Isère) en décembre 1943. A ce poste, il renseigna activement le maquis du plateau du Vercors avant de le rejoindre, le 15 juillet 1944, avec 30 de ses sous-officiers. Sept jours plus tard, Charles Morel parvint à quitter le Vercors attaqué par les Allemands pour gagner le maquis de Chambarand, à une trentaine de kilomètres. Le bataillon de Chambarand participa ensuite à la libération de Lyon, début septembre. Des maquisards, dont le lieutenant Morel, s'engagèrent alors dans le bataillon de marche n°4 (BM4) de la 1ère division française libre (DFL) et participèrent aux très durs combats de Sélestat, en Alsace, en janvier 1945.
En mai 1945, Charles Morel réintègre la Gendarmerie avec le grade de lieutenant, puis entame une brillante carrière qui le mènera au commandement de la région de gendarmerie de Metz et aux trois étoiles de général de division en 1975 avant de quitter le service actif l'année suivante. Le général Morel est décédé le 30 décembre 2015 à l'âge de 99 ans. L'un de ses fils, le général de brigade Jacques Morel, est le créateur en 1997 de la Cellule interministérielle de lutte contre le délinquance itinérante (Cildi) devenue l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) en 2004.
Durant leur scolarité, les élèves de 127e promotion de l'EOGN ont aussi organisé une exposition d'objets et de documents appartenant au général Charles Morel, d'abord au Musée de la gendarmerie, puis dans le hall de l'amphithéâtre Moncey à l'EOGN. Au mois d'octobre 2021, la promotion s'est rendue sur les pas du général Morel dans le Vercors. Dans ce haut lieu de la Résistance, les élèves-officiers ont visité la nécropole de Vassieux qui abrite les 187 tombes de maquisards et de civils tombés lors de combats de juillet 1944. Ils se sont également rendus à la grotte de la Luire, où était installé l'hôpital du maquis du Vercors et où furent massacrés des blessés par les Allemands, avant une cérémonie à la brigade de Saint-Marcellin.
La brochure, réalisée sous la direction de l'officier-élève Jean-Sébastien Iung, a été financée par l'association "Les amis de la Gendarmerie".
PMG
Une vedettte de gendarmerie du lac Léman baptisée « Général Morel »