Dans la lutte contre la pédocriminalité, la Gendarmerie a des alliés inattendus en la personne des "brouteurs" africains, ces escrocs qui expédient des mails vous promettant monts et merveilles ou vous menaçant afin de vous extorquer de l’argent.
En effet, l’un des mails en vogue en ce moment prétend émaner du directeur général de la Gendarmerie en personne, le général d’armée Christian Rodriguez, parfois présenté sous des intitulés de fonctions fantaisistes. Il promet évidemment l’abandon des poursuites pour des infractions pédophiles en échange du versement d’une somme d’argent.
Le procédé est si répandu – les escrocs envoient ces mails par centaines de milliers – que Christian Rodriguez lui même en a reçu sur sa boîte professionnelle.
"Je pense que parmi vous j’ai dû écrire à certaines et certains en vous accusant d’être pédophiles", a ainsi lancé en souriant l’officier général aux députés de la commission de la défense qui l’auditionnaient en juillet.
Christian Rodriguez a ensuite précisé que, chaque semaine, il recevait des chèques de certaines des victimes de ces mails qui ne les envoyaient pas "à l’adresse indiqué par les truands mais à la mienne". Pour ceux-ci, a précisé le patron des gendarmes, "la bonne nouvelle, c’est que je n’encaisse pas les chèques". Mais chaque médaille a son revers et "la mauvaise nouvelle, c’est que quelqu’un qui est prêt à payer 5.000 à 10.000 euros, le disque dur va être intéressant. Donc je fais un article 40 (signalement au procureur NDLR) et on démarre une enquête".
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Malgré ce coup de pouce inattendu de la part des brouteurs, que ceux-ci ne s’imaginent pas être tirés d’affaire. "On a interpellé une dizaine de personnes" et "il y a des gens qu’on ira interpeller en Afrique", a avertit le directeur général qui est en contact avec son homologue dans le "pays en question". Fataliste, il conclut néanmoins: "Cela étant, cela continuera ; c’est tellement facile comme truc".