<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Une pétition pour réintégrer un gendarme condamné pour désertion après être allé combattre en Ukraine

Photo : En mars 2022, le gendarme de presque 25 ans n'avait pas réintégré son unité après deux jours de permissions. Il s'était en fait envolé pour le front ukrainien, pays d'où il est originaire. (Photo d'illustration: LP/L'Essor)

21 septembre 2022 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Une pétition pour réintégrer un gendarme condamné pour désertion après être allé combattre en Ukraine

par | Société

Quelques jours après la condamnation à deux mois de prison avec sursis, pour désertion, d’un gendarme affecté à un peloton de surveillance et d’intervention (Psig) en Picardie – il était parti combattre cinq mois en Ukraine en ne réintégrant pas son unité après deux jours de permission, fin mars 2022 –, le Courrier Picard signale […]

Quelques jours après la condamnation à deux mois de prison avec sursis, pour désertion, d’un gendarme affecté à un peloton de surveillance et d’intervention (Psig) en Picardie – il était parti combattre cinq mois en Ukraine en ne réintégrant pas son unité après deux jours de permission, fin mars 2022 –, le Courrier Picard signale la mise en ligne d’une pétition citoyennevisant à le réintégrer.

Dans sa description, la pétition explique que le gendarme a été “radié et condamné à de la prison avec sursis pour avoir combattu contre les troupes russes en Ukraine, pays dont il est originaire”. S’appuyant sur un article du média régional Picard, la pétition dénonce ensuite “une décision radicale de la chambre militaire du tribunal judiciaire de Lille qui est inacceptable pour nous citoyens”.

Plus de 12.000 signatures et une division dans les commentaires

Mercredi 21 septembre 2022, six jours après son lancement, la pétition avait déjà récolté plus de 12.600 signatures numériques. Néanmoins, la lecture des commentaires (plus de 150 au moment où nous écrivons ces lignes) permet de mettre en relief les réactions. Si beaucoup de messages de soutien au gendarme sont visibles, certains autres soulignent également l’inévitable sanction prononcée à son encontre à la suite de son départ pour combattre en Ukraine. “C’est un militaire français. S’il a quitté son poste sans prévenir sa hiérarchie, c’est effectivement de la désertion” peut-on ainsi lire. “Il a enfreint le règlement de discipline générale en toute connaissance de cause et il est normal qu'il soit sanctionné.”

L’objectif fixé par le créateur de cette pétition s’élève à 20.000 signatures. Il souhaite ensuite transmettre le document à trois destinataires annoncés: la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, le ministre des Armées Sébastien Lecornu et le Président de la République Emmanuel Macron. Tant qu’à faire, autant ajouter à cette liste les ministres de l’Intérieur et de la Justice… Néanmoins, malgré sa relative clémence au moment de la condamnation du gendarme à deux mois de prison avec sursis (contre au moins cinq années encourues), il est très peu probable que la Justice opère un retour en arrière pour, désormais, cet ancien militaire.

Un gendarme condamné pour désertion après être parti combattre en Ukraine

Un auteur controversé

L’auteur affiché de cette pétition, Alain Lafeuillade, semble être un médecin libéral exerçant dans le Var, ancien chef du service de médecine interne et des maladies infectieuses du centre hospitalier intercommunal Sainte-Musse, à La Seyne sur mer, engagé dans le combat contre le VIH et les maladies infectieuses. Malgré plusieurs tentatives, nous ne sommes pas parvenu à le contacter.

Très actif sur les réseaux sociaux, notamment depuis son départ de la structure hospitalière sur fond de désaccord avec sa direction, il milite pour différents sujets. Il semble notamment proche de personnalités aujourd’hui décriées comme les professeurs Montagnier et Raoult. Il a d’ailleurs soutenu activement, là aussi avec des pétitions en ligne, le maintien en poste puis la réintégration de ce dernier, après son éviction de l’Institut hospitalier universitaire (IHU) de Marseille suite à ses prises de positions sur le traitement du virus de la Covid-19 et ses variants.

Plus récemment, cette fois hors du contexte médical, Alain Lafeuillade semble soutenir la volonté d’une intervention occidentale et française en Ukraine en publiant, là encore, plusieurs pétitions à cet effet. Ce nouveau placet relatif à la réintégration du gendarme condamné pour désertion poursuit donc cette logique de soutien à l’Ukraine.

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