Le tribunal correctionnel de Dax a condamné lundi 26 septembre six personnes pour avoir, en 2018, violemment agressé cinq gendarmes afin d’aider des proches qui venaient de poignarder deux des militaires qui tentaient de les interpeller.
Selon le quotidien Sud-Ouest qui a couvert le procès, "la cour a retenu les circonstances aggravantes de violences avec arme et en réunion, mais pas à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique. Deux prévenus ont reçu trois ans ferme, trois dix-huit mois et le dernier, plus jeune et sans casier, deux ans de sursis".
Procès des agresseurs des gendarmes poignardés à Vieux-Boucau en 2018
L’affaire remonte au 10 août 2018, quand cinq gendarmes mobiles hors service rentrent de boîte de nuit et tombent sur trois personnes en train de voler un vélo. Ces derniers prennent la fuite et poignardent deux gendarmes lorsque ceux-ci parviennent à les rattraper. L’un recevra un coup au thorax et à la hanche et l’autre sera plus grièvement blessé au poumon, la lame passant à quelques centimètres du coeur. Mineurs, au moment des faits, les auteurs des coups de couteau seront "jugés plus tard par la cour d’assises des mineurs de Mont-de-Marsan pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique", précise Sud-Ouest.
Une corde vocale sectionnée par un coup de barre de fer
L’audience de ce lundi visait les six personnes venues à la rescousse des fuyards. "Armés de manche de pioche, de fourche, de bombe lacrymogène ou de clé à bougie", ils se sont jetés sur les gendarmes et les ont roué de coup, parvenant à libérer l’un des voleurs de vélo que les gendarmes avaient réussi à interpeller.
Victime d’un coup de barre de fer à la carotide, l’un des militaires a eu une corde vocale sectionnée tandis que l’autre "est simplement partie", écrit le journaliste du quotidien régional. Il cite le gendarme dont la voix est à peine audible lors du procès: "L’air ne passe plus dans mes cordes vocales, elles ne vibrent plus correctement. Je ne retrouverai plus jamais ma voix."
Peu convaincue par les justifications des mis en cause, la vice-procureure a rappelé qu'il ne s'agissait pas d'un cas de "légitime défense" mais d'une "expédition punitive. Un gendarme a été blessé au dos alors qu’il s’enfuyait en courant".