Contrairement à ce qu'avait laissé entendre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les gendarmes pourraient ne pas être concernés par la réforme des retraites.
Lors de sa conférence de presse présentant le projet de réforme de retraites, mardi 10 janvier 2023, la Première ministre Elisabeth Borne a indiqué que "les militaires et les fonctionnaires en catégories "actives", comme les policiers ou les sapeurs-pompiers, dont les métiers sont plus dangereux, pourront continuer à partir plus tôt". Ajoutant que "la durée de service permettant de bénéficier d'un départ anticipé tout comme l'âge d'annulation de la décote, n'évolueront pas".
🗣 @Elisabeth_Borne sur les retraites : "Je souhaite préciser que les militaires et les fonctionnaires en catégorie active – policiers, sapeurs-pompiers – pourront continuer à partir plus tôt, comme les aides soignantes dans la fonction publique hospitalière."
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— LCI (@LCI) January 10, 2023
"Il ne sera pas demandé de travailler plus longtemps"
La synthèse des annonces formulées par la Première ministre, publiées sur le site du Gouvernement, reprend d'ailleurs cette indication dans le détail. "La prise en compte de la pénibilité continuera à se faire par le régime des catégories actives –policiers, surveillants pénitentiaires, pompiers, aides-soignants, éboueurs et égoutiers, etc.– dont les principales caractéristiques seront maintenues, permettant un départ anticipé jusqu’à 5 ou 10 ans avant l’âge légal de droit commun. Seront également maintenues inchangées les bonifications de la durée d’assurance attachées à certains de ces métiers." "Les durées de service en catégorie «active» permettant un départ anticipé (17 ou 27 ans d’exposition selon les métiers) ne seront pas modifiées: il ne sera pas demandé de travailler plus longtemps dans un métier exposé pour pouvoir bénéficier d’un départ anticipé. Cette règle s’appliquera aussi aux militaires."
Un contrepied aux déclarations du ministre de l'Intérieur
Ainsi, les gendarmes ne devraient pas être touchés par la réforme des retraites. Les craintes étaient pourtant nombreuses après la "petite phrase" lâchée en novembre 2022 par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur. Il avait alors déclaré qu'il n'était "pas question que les policiers, les gendarmes ou les pompiers fassent autrement que le reste des Français", et qu'ils devraient, comme tout le monde, travailler "un peu plus".
Retraites : comme les autres Français, les gendarmes devront « travailler plus »
Des propos qui avaient fait bondir les syndicats du ministère de l'Intérieur, policiers en tête, laissant craindre une importante mobilisation de ces derniers, alors même qu'ils allaient très certainement être mis à contribution pour encadrer les très probables manifestations à venir contre cette réforme des retraites.
Reste que cette présentation faite par le gouvernement n'est pour le moment qu'un projet et qu'il peut encore évoluer, dans un sens comme dans l'autre, au gré de son parcours parlementaire. Le dossier est donc plus que jamais à suivre.