Les gendarmes maritimes de Mayotte ont sauvé le Noël d’une tortue en interpellant, le 25 décembre, des braconniers qui s’apprêtaient à la découper sur la plage des Badamiers. L’histoire a été révélée par l’association locale de protection des tortues marines Oulanga na Nyamba, qui est à l’origine de l’interpellation.
Ses membres suspectaient, depuis plusieurs semaines, une "recrudescence du braconnage sur la plage de Papani en Petite-Terre". "Isolée et difficile d’accès", celle-ci fait "partie du top 5 des plages sur lesquelles on recense le plus de pontes de tortues marines à Mayotte". Mais la tranquillité recherchée par les tortues les rend plus vulnérables aux braconniers qui viennent les prélever.
Après avoir retrouvé des traces de tortues "tirées sur le dos", les membres d’Oulanga na Nyambaont décidé "d’intensifier (leurs) patrouilles pour collecter le plus d’informations possibles sur la manière d'opérer des braconniers et de les transmettre à la Gendarmerie maritime".
"En danger critique d'extinction"
Leurs efforts ont payé lorsque, le 25 décembre, trois braconniers sont arrivés en pirogue sur la plage de Papani avant de capturer une tortue imbriquée, une espèce protégée, "en danger critique d’extinction", selon l’Office français de la biodiversité (OFB). Cet animal mesure en moyenne 87cm pour 80 kilos, précise l’OFB.
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Les trois hommes ont embarqué l’animal vivant sur leur pirogue et l’ont conduit sur la plage des Badamiers, à moins de deux kilomètres de distance. Ils s’apprêtaient à la découper lorsque les gendarmes maritimes sont intervenus et ont interpellé deux d’entre eux, un mineur et un majeur.
Condamné en comparution immédiate
Ce dernier est passé en comparution immédiate le 28 décembre au tribunal de grande instance de Mamoudzou qui l’a condamné à 10 mois de prison et à 100 euros d’amende pour avoir pénétré la nuit sur la plage de Papani, rapporte l’association. Le braconnier devra en outre verser aux associations qui se sont constituées parties civiles 1.500 euros (Oulanga na Nyamba), 1.000 euros (Les Naturalistes de Mayotte) et 500 euros (Sea Shepherd France). Le second, mineur, est toujours en attente de jugement.
Le 25/12, la @Gendarmerie Maritime de Mayotte a interpellé 2 braconniers qui s’apprêtaient à tuer une 🐢marine sur la plage. L'animal en danger critique d'extinction a pu être sauvé et l'un des braconniers a été condamné à 10 mois de prison et 3000€ d'amende.
📸 @OFBiodiversite pic.twitter.com/g1wx0xtc1j— Marine nationale (@MarineNationale) January 3, 2023
"Sur les 3 dernières années à Mayotte, 18 procédures ont été diligentées par les services de la Gendarmerie et 25 personnes ont été interpellées dans le cadre de ce trafic", note la Marine nationale –à laquelle est rattachée la Gendarmerie maritime– dans un communiqué publié sur Twitter.