Un ancien major de la Gendarmerie nationale a été condamné à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Pontoise, dans le département du Val-d’Oise. En compagnie d’une prostituée brésilienne, il comparaissait pour proxénétisme aggravé, le lundi 9 janvier 2023. Entre juin 2019 et mai 20220, le duo de proxénètes a organisé cette activité lucrative dans les deux appartements de l’ancien gendarme dont son logement de fonction, aux Larris-Verts, à Pontoise. L’immeuble, où étaient organisées les passes, était notamment occupé par de nombreux autres militaires et gendarmes. Sitôt arrêté en mai 2020, le gendarme a été démis de ses fonctions et a été placé en détention provisoire durant sept mois…
Il héberge tout d'abord la prostituée dans son logement de fonction
Comme l’explique La Gazette Val d’Oise, c’est lorsque le gendarme fait appel aux services tarifées de la Sud-Américaine que "l’affaire commence". Comme la prostituée n’a pas de domicile, le gendarme propose de l’héberger dans son logement de fonction. C’est notamment dans cet appartement que la Brésilienne se livre à de la prostitution pour le compte d’un troisième proxénète "qui dirige tout", expliquera-t-elle, trois ans plus tard, lors du procès. Elle contredira aussi le gendarme qui expliquait qu’il n’y en a pas eu plus de deux passes dans son logement de fonction. "Je faisais venir des femmes, il le savait très bien", dira-t-elle encore. Craignant d'être repérés dans le logement de fonction, ils ont ensuite décidé de poursuivre leurs activités dans un autre logement appartement également au gendarme, à Cergy. Egalement dénoncé par le duo, la présence d’un troisième proxénète n’a jamais été identifiée par les enquêteurs.
Recours à la prostitution de mineurs : un ex-gendarme condamné
Une activité alors que le pays était confiné
L’activité du duo a tout d’abord été dénoncé par des habitants de Pontoise. Puis, les services de la Gendarmerie ont identifié puis entendu des clients et des prostituées. "Les surveillances et les écoutes téléphoniques ont ensuite permis de confirmer les informations récoltées", écrivent nos confrères. Le 27 mai 2020, le gendarme et la Brésilienne étaient interpellés. Les enquêteurs trouvaient ensuite un livre de comptabilité témoignant de l’importance de leur business lors de la perquisition de l’appartement de Cergy appartenant au militaire. Etaient notamment notées les recettes de chaque mois, dont celle de mai de 10 760 euros, alors que le pays était confiné.
Le gendarme rédigerait les annonces pour attirer les clients
Cherchant à minimiser son rôle, le gendarme a nié qu’il était impliqué dans le réseau, affirmant qu’il n’avait jamais touché de l’argent des prostituées et n’avait fait que réclamer le montant des loyers pour les deux appartements, soit 800 euros par mois. Pourtant, quand son compte bancaire a été épluché, les enquêteurs ont constaté qu’il avait réalisé des dépôts d’espèces de plus de 8 000 euros entre décembre 2019 et février 2020. Sans oublier les écoutes téléphoniques accablantes sur le rôle qu’il jouait véritablement. La prévenue a également indiqué que le gendarme rédigeait lui-même les annonces sur internet pour attirer des clients.
Le gendarme a fait sept mois de détention provisoire
Lors de leur procès, le 9 janvier 2023, au tribunal correctionnel de Pontoise, la procureur de la République a requis trois ans de prison dont 29 mois avec sursis contre le gendarme et deux ans avec sursis pour sa complice. Finalement, la proxénète écope d’une peine d’un an avec sursis. Quant à l’ancien major, il est condamné à deux ans de prison avec sursis, 4 000 euros d’amende et est frappé d’une interdiction d’exercer une profession dans la fonction publique.