La République a rendu ce vendredi un hommage national, au sein de la caserne du GIGN à Satory, au sous-officier de l'AGIGN de Cayenne, tué le 25 mars lors d'une opération sur un chantier d'orpaillage illégal en Guyane.
Emmanuel Macron, premier président de la République à se déplacer à une cérémonie de décès d'un membre du GIGN, a dit qu'Arnaud Blanc, qui avait "l'âme d'un soldat de la France, nous a légué son amour pour la France et la région de Guyane où il avait demandé à rester une cinquième année". Dans son discours, il a qualifié le sous-officier d'"alliage unique de sérieux et d'amour à la loyauté absolue".
Le chef de l'Etat a également retracé l'opération au cours de laquelle le maréchal des logis-chef a été tué. Nommé chef de groupe de l'AGIGN de Cayenne depuis trois semaines, il avait été déposé par hélicoptère, le mercredi 22 mars, avec une équipe, composée de trois gendarmes et de quatre militaires de l'armée de Terre, pour tenter de surprendre un chantier d'orpaillage clandestin dans la région de Dorlin, au sud-ouest de Cayenne.
Après deux jours de marche, le commando était arrivé à un kilomètre du chantier. En pénétrant le samedi 25 mars à l'aube, dans le village abritant les orpailleurs, Arnaud Blanc avait été visé par les tirs de deux hommes. Il avait riposté, vidant le chargeur de son arme, mais avait été touché mortellement par deux balles.
Deux enfants pupilles de la Nation
Devant Delphine, la compagne du gendarme et l'un de leurs deux enfants, le président Macron a promu – à titre posthume – le sous-officier au grade de major et l'a fait chevalier de la Légion d'honneur. Il a également annoncé que ses deux enfants, Ryan et Eva, seront pupilles de la Nation.
La cour de la caserne Pasquier à Satory paraissait trop exigüe pour accueillir tous les participants à la cérémonie : les présidents des deux assemblées, les ministres de l'Intérieur et des Armées, les plus hauts responsables des armées et de la Gendarmerie, le préfet de police de Paris, des délégations du Raid et de la BRI. Une soixantaine de gendarmes du GIGN central et des antennes de l'unité étaient rangés dans la cour, en tenue d'intervention bleu marine portant képi et décorations pendantes, le visage masqué jusqu'aux yeux par un tour de cou relevé. Ce sont des camarades d' Arnaud blanc qui ont porté son cercueil.
Après la cérémonie, le président Macron s'est entretenu longuement, dans le bâtiment historique de l'unité, avec la famille du sous-officier tué et avec ses camarades de l'AGIGN de Cayenne.
PMG
