Margot Boulet a l’ambition d’appartenir au cercle très fermé des athlètes paralympiques à s’aligner sur plusieurs sports au jeux Paralympiques. A Paris, en 2024, elle rêve de s’aligner en para-aviron et en para-natation. Membre de l’équipe de France d’aviron handisport, Margot Boulet a rejoint les rangs des sportifs de haut niveau de la Défense (SHND) gendarmerie le 29 octobre 2020. Elle est membre de l’armée des champions et a notamment obtenu la médaille de bronze avec l’équipe de France de para-aviron en septembre 2021 à Tokyo.
Pour l'instant, son handicap est reconnu sur l'eau mais pas sous l'eau
A Paris, elle devrait logiquement faire partie de l’équipe tricolore en para-aviron. Ancienne nageuse de haut niveau, durant sa jeunesse, avant de rentrer en Gendarmerie, elle ambitionne désormais de disputer également l’épreuve de para-natation en 2024. Après un stage avec son club de Provins, elle a enchaîné sur un autre, de para-aviron, avant de disputer, le 12 mars, une étape de coupe du Monde (World Serie) de para-natation à Lignano, en Italie (province du Frioul, entre Venise et Trieste).
Sur le plan sportif, tout s’est bien passé, comme l’attestent ces minima réalisés pour les Mondiaux en août 2023 à Manchester sur 100 mètres papillon. En revanche, c’est hors du bassin que l’athlète de l’armée des champions s’est retrouvée en difficulté. La raison ? Son handicap reconnu en para-aviron et donc sur l’eau ne l’est pas encore quand elle est sous l’eau en para-natation. On lui avait pourtant assuré qu’elle était bien éligible pour la para-natation à l'issue d'une visite médicale avec un panel de classificateurs. "Donc, mon handicap était reconnu pour la para-natation", explique-t-elle. "Pourtant, une fois dans l’eau, ils ont jugé que mon handicap n’était pas suffisant. J’ai donc vu un deuxième panel de classificateurs, comme c’est la procédure. Eux aussi m’ont jugé éligible du point de vue médical, mais n’ont pas pour autant voulu trancher une fois qu’ils m’ont observé dans l’eau. Alors, je suis entre-deux, avec une classification à faire examiner de nouveau, mais sans date ! C’est très frustrant ».
L’incroyable destin de Margot Boulet : du GIGN aux jeux Paralympiques de Tokyo
Une situation à la fois frustrante et injuste
Pour l’athlète de haut niveau de la Gendarmerie nationale, l’incompréhension est totale. « C’est une situation que je ne comprends pas. C’est injuste ! Mon handicap est constaté et il ne disparaît pas dans l’eau ! Avec ma cheville, je connais les mêmes problèmes d’amplitude et de force que je sois sur terre ou dans un bassin. J’ai bon espoir car j’ai été « éligible » mais j’attends que ce soit confirmé. Je ne sais pas quand. C’est la grande question ». En attendant, elle est repartie sur le para-aviron et espère de nouveau basculer sua la para-natation pour décrocher les minima pour les Mondiaux sur le 50 mètres nage libre.
Pour rappel : avant de faire partie des sportifs de haut niveau de la Défense (SHND) gendarmerie, Margot Boulet a, auparavant, fait une autre carrière au sein de la Gendarmerie nationale. Entrée au 3ème escadron du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, elle avait ensuite réussi les épreuves pour intégrer le GIGN. Victime d’un grave accident de parachute, lors d’un stage avec le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) en 2017, Margot Boulet a grièvement été blessée. Une prothèse lui a été posée à la cheville et ses vertèbres fracturées ont été soudées. Grâce à une résilience hors norme, elle a su rebondir et participer aux derniers jeux Paralympiques de Tokyo en 2021 où elle a été médaillée de bronze. En 2023, elle a également obtenu le titre individuel de champion de France et d'Europe indoor de para-aviron.
F.S.