<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les violences urbaines racontées par les gendarmes

Photo : Les gendarmes mobiles de l'escadron 26/3 de Dreux pris sous un tir nourri de mortiers d'artifice lors des émeutes à Rouen.

6 juillet 2023 | Opérationnel

Temps de lecture : 4 minutes

Les violences urbaines racontées par les gendarmes

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Sur les réseaux sociaux, les comptes institutionnels de la Gendarmerie ainsi que certains commandants d’unité ont partagé leurs expériences de gestion des émeutes qui ont éclaté à la suite de la mort du jeune Nahel, tué le 27 juin 2023 à Nanterre par un policier qui tentait de l’interpeller. 

D'abord, seuls le ministère de l’Intérieur et la Gendarmerie elle-même ont publié des messages, le 30 juin, pour souligner la mobilisation importante des forces de sécurité, et notamment l’engagement des hélicoptères de l’Arme. 

Après l’annonce par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de l’engagement d’unités spécialisées dans l’intervention comme le GIGN ou le Raid, la Gendarmerie a également mis en avant ses différentes composantes dans ce tweet, comprenant, sur quatre photos, des gendarmes départementaux et mobiles, ainsi que les hélicoptères et des équipiers du GIGN. 

A l’occasion de ces émeutes, la Gendarmerie a sorti pour la première fois ses tout nouveaux véhicules blindés Centaure, qui piaffaient aux côtés de ses VBRG hors d’âge qu’ils ont vocation à remplacer à terme. Elle en a donc logiquement fait la promotion dans deux tweets, qui les montrent de jour comme de nuit. 

Compte-rendus de commandants d'unité

Le 3 juillet, sur le réseau professionnel LinkedIn, on pouvait trouver d’autres compte-rendus des évènements, réalisés par des commandants d’unité engagées sur le terrain. 

Ainsi, le général de brigade Emmanuel Josse, commandant les forces aériennes de la Gendarmerie, a souligné le "très fort engagement des forces aériennes de la Gendarmerie cette semaine sur les émeutes partout en France".

Il a insisté sur le contexte "de tirs de mortier dirigés vers nos hélicoptères et de multiples tirs laser" dans lequel opéraient les équipages "particulièrement sollicités jour et nuit". Le général a loué "leur professionnalisme" ainsi que le fait que "leur encadrement et leur formation leur permet d’opposer une résilience salutaire, avec maîtrise technique, détermination et calme".

Côté mobile, le commandant de l’escadron 26/3 de Dreux, le capitaine Emmanuel Ruffo, racontait comment, au retour de Guyane, ses gendarmes avaient été "fortement engagés" "dans les méandres de la violence urbaine, 4 nuits de suite", "notamment dans les quartiers de reconquête républicaine de Rouen".

L’officier précise que son unité a été engagée avec les policiers du département et renforcée par le Psig et l’antenne GIGN locale. Face à eux, ils ont trouvé "des émeutiers déterminés à casser et à piller les magasins (…) incendiant et détruisant des véhicules, commerces, commissariats de police de quartier, locaux annexes de La Poste, de la mairie".

Avec leurs collègues, les mobiles ont "procédé à plus de 60 interpellations", se félicite l’officier qui déplore la "brûlure au second degré par un tir de mortier d'artifice" d’un policier. Il relaie par ailleurs une vidéo dans laquelle on peut voir ses troupes sous un feu nourri de mortiers d’artifice. "Nul besoin de commenter", note-t-il.

Pour la gendarmerie départementale, c’est le chef d’escadron Guillaume Fleury, commandant la compagnie de La Châtre, dans l’Indre, qui souligne le caractère "inédit" de l’engagement de son Psig et des autres unités du groupement aux côté des policiers "pour faire face sur Châteauroux aux violences urbaines et aux émeutes". L’officier rappelle en effet que la ville est "habituellement plutôt paisible et pas habituée à ce type de violence"

Outre celles de ses gendarmes devant des flammes, il publie les photos d’un caddie chargé de pierres et d’un carton de bouteilles prêtes à servir de cocktails Molotov. 

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