Depuis très longtemps, Jean-Luc Passard, adjudant-chef à la brigade de recherches d’Auch (Gers), a coché sur son agenda le 28 octobre 2023. C’est la date de la finale de la Coupe du monde de rugby au Stade de France. Si le XV de France brandit ce soir-là le trophée pour la première fois de son histoire, il aura assurément apporté sa pierre à l’édifice. Une tâche au profit de l’équipe de France, où il tient le poste d’intendant depuis octobre 2020. Mais pour en arriver à la finale, l’équipe de France a beaucoup de chemin à parcourir dans cette Coupe du monde qu’elle organise à domicile, à commencer par le match d’ouverture face aux All Blacks, le vendredi 8 septembre 2023 au Stade de France.
Au bord du terrain durant les rencontres
Comme à son habitude, le sous-officier sera le premier à entrer dans le vestiaire tricolore quelques heures avant la rencontre. Pour faire en sorte que le staff et les joueurs soient concentrés sur l’aspect sportif : "Ils ne doivent pas perdre de l’énergie dans des questions d’organisation".
Amateur de rugby depuis toujours, il va vivre son rêve en suivant la Coupe du monde de rugby du bord du terrain. "Mais ce qui est encore plus exceptionnel, c’est que ça se passe ici, en France. Il n’y a pas un jour où on ne me parle pas de cet événement". Grâce à une convention signée entre la Gendarmerie et la Fédération française de rugby, Jean-Luc Passard alterne son rôle d’intendant et son métier de gendarme. Coupe du monde oblige, il est détaché à plein temps depuis fin juin, et le restera jusqu’à la fin de l’épreuve.
Rugby : les gendarmes préparent les arbitres de la prochaine Coupe du monde en France
Dans le cercle fermé du sélectionneur Fabien Galthié
Preuve que l’essai est transformé et que le travail de Jean-Luc Passard est reconnu et apprécié par le XV de France, cette convention a été renouvelée jusqu’à la Coupe du monde, en 2027, en Australie. Le gendarme fait partie du premier cercle de Fabien Galthié, le sélectionneur tricolore qui l’a convié, avec quelques autres membres du staff, dans son village de Montgesty (Lot), à la réunion de lancement de la Coupe du monde 2023. "C’est une véritable marque de reconnaissance", souligne-t-il. Une confiance dont le gendarme se montre digne depuis le début de sa mission, il y a trois ans, en plein Covid. "En y réfléchissant, c’était peut-être moins compliqué, car on n’était pas sollicité par l’extérieur et on restait dans notre bulle. Donc, au niveau de l’organisation et de l’intendance, c’était plus simple, même si rien ne remplace les supporters et l’engouement". Mais jamais il n’oubliera ce jour où il a été testé positif au Covid, un matin avant de prendre le départ avec le XV de France pour le Pays de Galles. "Heureusement, le protocole imposait de faire un test 30 minutes après, puis un autre encore 30 minutes plus tard, et ils ont tous les deux été négatifs".
Durant toute la Coupe du monde de rugby, Jean-Luc Passard veillera à ce qu’aucun grain de sable ne vienne enrayer la mécanique du XV de France. Cela passera autant par les déménagements d’une délégation d’une cinquantaine de personnes d’une ville à l’autre en fonction des rencontres, que par la préparation des équipements de chaque joueur pour les entraînements et les jours de match. Privilège de la fonction, Jean-Luc Passard est le premier à pénétrer dans le vestiaire tricolore. Durant les matchs, il est présent au bord de la touche, "pour donner, si besoin, un autre maillot à un joueur, lui fournir une couverture quand il sort, ou lui donner si nécessaire d’autres crampons…". Si les tricolores sont champions du monde le 28 octobre 2023, ce sera aussi un peu grâce à lui.
F.S.