Sept escadrons de gendarmerie mobile (EGM), soit 480 hommes, seront acheminés dans les prochaines heures en renfort en Nouvelle-Calédonie, a annoncé lundi 27 ami 2024 l'Elysée. Une vingtaine de gendarmes du GIGN central de Satory sont également partis en renfort. Au total, il y aura quelque 3.500 gendarmes et policiers sur le territoire où deux gendarmes sont morts.
L'Elysée a également fait part de la levée de l'état d'urgence mardi matin sur le Caillou, où un calme relatif s'est installé lundi à Nouméa et son agglomération après deux semaines d'émeutes et de tensions. Cette mesure doit permettre les réunions des différentes composantes du FLNKS, principal mouvement indépendantiste, les déplacements sur les barrages des élus ou responsables "en mesure d'appeler à leur levée", a précisé la présidence. L'état d'urgence avait été instauré le 15 mai 2024 après des violences qui ont continué et fait au total sept morts. Leur détonateur a été l'examen puis l'adoption à Paris d'une réforme prévoyant le dégel du corps électoral local, c'est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins dix ans. Les indépendantistes assurent que ce dégel risque de minoriser davantage le peuple autochtone kanak.
Poursuite des évacuations de touristes par avions militaires
La nuit de dimanche à lundi dans Nouméa et son agglomération a été relativement calme et la circulation a repris lundi avec de longs embouteillages, signe d'un certain retour à la normale.
Ailleurs, de nombreux barrages ont été déblayés, d'autres sont toujours en place mais sont désertés. Certains enfin sont toujours occupés et la situation reste difficile dans quelques quartiers, même si leur nombre diminue progressivement. L'axe stratégique qui mène à l'aéroport international de Nouméa – La Tontouta, reste jonchée de carcasses de véhicules et l'aéroport restera fermé aux vols commerciaux jusqu'au 2 juin, au moins. Cela portera à près de trois semaines la fermeture de l'aéroport, décidée au début des émeutes. Des Français et touristes étrangers, coincés sur l'archipel, devraient pourtant continuer à être évacués depuis l'aérodrome de Magenta par des vols militaires français, australiens et néo-zélandais. Des Français, résidant dans une quartier dévasté par les incendies, ont d'ailleurs été escortés par le GIGN ce week-end jusqu'à l'aérodrome de Magenta.
Renforts de gendarmes de police judiciaire
Par ailleurs, une task force de police judiciaire, forte de 55 gendarmes, est en cours de projection pour "appuyer les unités de recherches locales et la manœuvre d’ordre public", vient de révéler la direction de la Gendarmerie nationale sur son site officiel Gendinfo. Il s'agit de gérer les procédures judiciaires liées aux affrontements, d'identifier et d'interpeller les fauteurs de troubles et les auteurs des infractions, et de démanteler des groupes et des bandes organisées.
Cette mobilisation d'officiers de police judiciaire vise à appuyer et à coordonner les unités la section de recherches et la brigade de recherches de Nouméa locales en employant "tous les leviers P.J. adaptés : renseignement, filatures, enquêtes classiques et cyber, ...". Parmi ces gendarmes, on compte des "OPJ de l’avant", formés et équipés pour être projetés en appui des EGM ou du GIGN, afin de prendre en compte immédiatement les interpellations et recueillir les preuves.
Enfin, selon le site Lignes de défense, le Régiment d'infanterie de marine du Pacifique (RIMaP), est composé par des compagnies de parachutistes, de fantassins et de légionnaires venus de métropole. D'autres militaires sont susceptibles d'être envoyés en renfort des effectifs déjà présents.
PMG (avec l'AFP)