Un vaste trafic de stéroïdes anabolisants et d'hormones de croissance au sein de plusieurs salles de sport des Ardennes et de la Meuse a été démantelé dans le cadre d’une enquête menée par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et la brigade de recherches de Verdun, a annoncé jeudi 8 février 2024 la procureure de la République de Verdun.
"Coaching chimie"
Mardi, une opération d'envergure a été lancée simultanément dans la Meuse, les Ardennes, en Moselle, en Meurthe-et-Moselle, dans le Bas-Rhin et en Ille-et-Vilaine, mobilisant plus de 70 enquêteurs, a précisé Sophie Partouche dans un communiqué.
Elle a permis l'interpellation et le placement en garde à vue de huit personnes, à qui il est principalement reproché des faits de trafic en bande organisée "de substances, plantes, préparations ou médicaments inscrits sur une liste les classant comme substances vénéneuses". Certains d'entre eux percevaient aussi une rémunération pour du "coaching chimie" et étaient poursuivis pour exercice illégal de la médecine.
Dix-sept autres personnes ont été entendues librement, a précisé la magistrate. Les perquisitions réalisées ont permis la saisie de "plusieurs centaines de boites de stéroïdes anabolisants et d'hormones de croissance pour une valeur marchande de 40.000 euros", a souligné Mme Partouche.
Des produits en provenance d'Inde, de Chine, ou d'Amérique du Nord
Le parquet de Verdun avait ouvert une enquête préliminaire sur un trafic de stéroïdes anabolisants et d'hormones de croissance au sein de plusieurs salles de sport dans la Meuse et les Ardennes en août 2023. Celle-ci a fait apparaître que deux personnes domiciliées à Sedan (Ardennes) et Stenay (Meuse) "importaient les produits illicites en provenance d'Inde, de Chine, ou d'Amérique du Nord".
Les substances entraient en Europe notamment "depuis la Bulgarie et la République Tchèque, en quantité relativement importante". Elles étaient ensuite écoulées avec une prise de contact dans les salles de sport, via les réseaux sociaux ou les messageries sécurisées.
Un risque majeur pour la santé
Mercredi 7 février, les cinq principaux trafiquants se sont vus notifier une convocation devant le tribunal correctionnel de Verdun, a indiqué Mme Partouche, tandis qu'une dizaine d'autres personnes, "impliquées à un moindre niveau", sont convoquées devant le délégué du procureur pour la mise en oeuvre d'une alternative aux poursuites.
"L'existence de tels trafics présente un risque majeur pour la santé des populations", a rappelé la magistrate, précisant que "la nature exacte des produits importés illicitement et leur qualité sont invérifiables. Les auditions et témoignages recueillis dans le cadre de cette enquête sont de ce point de vue édifiants."
Ces trafics sont par ailleurs "particulièrement lucratifs pour les malfaiteurs" du fait de la dépendance créée par ces substances, classées comme substances vénéneuses.
(AFP)
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