S'agit-il d'un emballement précipité ou d'une information préoccupante? Nous apprenions mardi soir qu'un ingénieur de la mairie de Paris s'était fait dérober lundi 26 février 2024, à la Gare du Nord, une sacoche contenant un ordinateur et deux clés USB où étaient, entre autres, stockés les plans de sécurisation des Jeux olympiques de Paris 2024 par la police municipale de la capitale. Une information depuis relativisée par le parquet de Paris, assurant qu'il ne s'agissait pas de données "de sécurité sensibles".
À moins de 150 jours de l'ouverture des Jeux et alors que la question de la sécurité de cet événement d'une ampleur inédite ne semble toujours pas stabilisée, c'est un nouveau caillou dans la chaussure (de sport) du comité d'organisation des JO (Cojo).
Le cadre de la Ville de Paris, rattaché à la direction de la voirie et des déplacements, était monté à bord d'un train allant à Creil (Oise). Mais, constatant que le train était retardé, il en serait descendu afin d'attraper un autre train qui se rendait également à Creil. Problème, la sacoche qu'il avait placée dans le coffre à bagages situé au dessus du siège où il s'était installé avait disparu.
Notes internes et plans de circulation
Dans la foulée, l'homme a signalé la disparition de sa sacoche et son contenu en déposant une plainte auprès des services de police de la Gare du Nord. Cet ingénieur "a pris soin de signaler que son sac contenait une clé USB professionnelle". "Il importe toutefois de préciser que cette clé ne contenait que des notes en lien avec la circulation dans Paris lors des Jeux olympiques, et non sur des dispositifs de sécurité sensibles", a souligné le ministère public, déplorant des "publications hâtives" dans la presse.
Une déclaration précisée ensuite par la mairie de Paris dans un communiqué, affirmant que le matériel informatique dérobé "contenait des prises de notes à usage interne, relatives à son travail à la mission informatique de la direction de la voirie et des déplacements". Pour empêcher une intrusion dans son système informatique, la mairie dit par ailleurs avoir effectué "l'ensemble des réinitialisations nécessaires".
Enquête et sanctions
Une enquête pour "vol dans les transports en commun" a été ouverte et "confiée à la Sûreté des réseaux de transports", a ajouté le procureur de la République. De son côté, la maire de Paris Anne Hidalgo – dont le cabinet et plusieurs adjoints se sont réunis à ce sujet mercredi matin, selon une source de la mairie à l'AFP – a demandé à l'inspection générale de la Ville d'enquêter sur ces "manquements avérés aux procédures de sécurité interne". La mairie – qui prévoit de mobiliser un effectif de 2.000 agents de la direction de la police municipale pour les JO du 26 juillet au 11 août – envisage des "sanctions" en fonction des conclusions qui seront tirées.