Le premier décret concerne Karim Mohamed-Aggad, 33 ans, né à Wissembourg (Bas-Rhin), d'une mère marocaine et d'un père algérien, et le second décret, un franco-marocain, El Houssein Khiar, 35 ans, né à Casablanca (Maroc). Ces deux textes ont été publiés le 17 novembre au Journal officiel.
Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), Karim Mohamed-Aggad, frère de l'un des terroristes qui a participé à l'attentat du Bataclan (90 morts, le 13 novembre 2015), a été condamné le 6 juillet 2016 –puis en appel en 2017– à neuf ans d'emprisonnement, dont deux tiers de sûreté, pour avoir rejoint l'Etat islamique en Syrie entre 2013 et 2014. Libéré à l'été 2022, il avait violé à plusieurs reprises ses interdictions de déplacement, ce qui lui avait valu d'être réincarcéré six mois. Par ailleurs, au mois d'avril 2023, ses avoirs ont été gelés pour une période de six mois. Il a été interpellé le 1er décembre 2023 à son domicile de Wissembourg par le GIGN. Il a été envoyé au Centre de rétention administrative de Metz en vue de son expulsion.
El Horssein Khiar a été condamné en 2019 à quatre ans d'emprisonnement, dont dix-huit mois ferme par le tribunal pour enfants pour avoir envisagé une attaque au couteau. Il avait été impliqué en 2021 dans un projet d'attaque au couteau déjoué après sa sortie de prison.
La déchéance de la nationalité française, une mesure administrative prise sur l'avis conforme du Conseil d'Etat, a été prononcée à trente-et-une reprises depuis 2015 : dix fois depuis le début de l'année 2023 (un record pour une même année), six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français possédant une autre nationalité, qui ont participé à des attentats ou des tentatives d'attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique) ou ceux d'Al-QaÏda, ou tenté de les rejoindre en Syrie ou en Irak, ou apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.
PMG
(Version actualisée le 1er décembre 2023 avec arrestation le même jour de Karim Mohamed-Aggad par le GIGN en vue de son expulsion).