Un nouveau fragment d'os d'Emile, ce garçonnet disparu en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), a été découvert près de l'endroit où son crâne, puis ses vêtements, avaient été retrouvés il y a une dizaine de jours.
"Un petit bout d'os appartenant à Emile a effectivement été retrouvé dans la même zone que les vêtements, en contrebas du crâne", a précisé lundi le procureur de la République d'Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon, confirmant une information du Parisien. Cette découverte ne permet cependant pas d'avancer sur la cause du décès de l'enfant, a ajouté le magistrat, en soulignant que le fragment d'ossement a bien été identifié par l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) comme appartenant à l'enfant de deux ans et demi.
La mort d'Emile reste un mystère
Près de neuf mois après qu'il s'est évaporé, le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents maternels pour l'été, au Haut-Vernet, le crâne et des dents de l'enfant, puis les vêtements, qu'il portait le jour de sa disparition ont été retrouvés fin mars et début avril, à 1,7 km de ce bourg de 25 habitants, à 25 minutes de marche pour un adulte.
Aucune de ces découvertes n'a encore permis, à ce stade, aux enquêteurs d'élucider les circonstances de la mort du garçonnet. "Entre la chute, l'homicide involontaire et le meurtre, on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plutôt qu'une autre", avait insisté Jean-Luc Blachon le 2 avril lors de sa première intervention face à la presse dans un dossier d'où rien de concret n'avait émergé jusqu'au samedi 30 mars 2024 et la découverte, par une randonneuse, du crâne et de dents de l'enfant.
Deux jours plus tard, à 150 mètres en contrebas du chemin où les ossements d'Emile avaient été aperçus, les gendarmes retrouvaient, "éparpillés sur quelques dizaines de mètres", le tee-shirt, les chaussures et la culotte de l'enfant, avait expliqué le magistrat. Mais, avait-il complété, le sentier où les premiers ossements ont été découverts se trouve près d'un ruisseau qui descend de la montagne, avec à cet endroit-là une "très forte déclivité", de l'ordre de 30 %.
Autrement dit, personne ne peut affirmer que le crâne d'Emile et ses vêtements étaient à cet endroit depuis le 8 juillet. Ils ont pu être "ramenés par une personne humaine, un animal, ou bien les conditions météo", comme l'avait expliqué le 1er avril la porte-parole de la Gendarmerie, la colonelle Marie-Laure Pezant.
Forte mobilisation maintenue
La zone avait en effet été fouillée, avec des chiens pisteurs et des hélicoptères dotés de caméras thermiques, lors des battues organisées juste après la disparition de l'enfant. Fin mars, quelques jours avant ces découvertes, une "mise en situation" avait été organisée dans le secteur à la demande du magistrat, avec l'ensemble des personnes se trouvant sur place le jour de la disparition d'Emile.
Sur place, la mobilisation reste importante avec le maintien d'une centaine de gendarmes, présents pour contribuer aux recherches aux côtés des enquêteurs locaux et régionaux, et sécuriser les lieux. L'arrêté du maire interdisant l'accès au hameau du Haut-Vernet a d'ailleurs été prolongé jusqu'au 15 avril.
Les équipes cynophiles spécialisées dans la recherche de restes humaines ont quitté les lieux, tout comme les experts de l'IRCGN, mais il n'est pas exclu qu'il soit de nouveau fait appel à eux. Une section de légionnaires du 2e régiment étranger de Génie (2e REG) de Saint-Christol (Vaucluse), spécialisée dans les fouilles opérationnelles et équipée de moyens techniques de détection, a également été engagée sur place.
(Rédaction de L'Essor, avec l'AFP)