Une nouvelle opération de lutte contre l'insécurité, l'habitat indigne et l'immigration irrégulière a débuté ce mardi 16 avril à Mayotte, impliquant 1.700 gendarmes et policiers pour onze semaines, un an après l'intervention controversée "Wuambushu".
Cette opération "de grande envergure" qui se déroulera jusqu'à la fin du mois de juin a débuté aux "premières lueurs de l'aube autour du même triptyque que Wuambushu", a annoncé la ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux, lors d'une conférence de presse en présence des directeurs généraux de la Gendarmerie et de la Police.
Deux escadrons et deux pelotons d'intervention de la Garde en renfort
Parmi les forces de sécurité impliquées, il y a 1.150 policiers et gendarmes territoriaux déjà affectés sur l’île, ainsi que 280 provenant des unités mobiles implantées à Mayotte, a détaillé la ministre. Parmi eux, "on a à peu près autant de gendarmes que de policiers", a précisé le directeur général de la Gendarmerie à L’Essor. Par ailleurs, 140 gendarmes mobiles et policiers des CRS ont été envoyés en renfort, ainsi que deux pelotons d’intervention de la Garde républicaine, soit 37 gardes.
Le général Rodriguez a ajouté que les renforts mobiles de la Gendarmerie – deux escadrons et les deux pelotons de la garde -, sont "sur place depuis un mois et demi pour préparer l’opération" qui "demande un travail de longue haleine".
En plus des forces mobiles, la Gendarmerie a en effet dépêché "des spécialistes de police judiciaire qui sont à même de travailler sur les cibles qui nous intéressent en priorité". "60 individus particulièrement recherchés" figurent en effet dans les principaux objectifs de l’opération mentionnés par la ministre avec la destruction "de 1.300 bangas" (cases), "soit deux fois plus que ce qu'a permis de faire Wuambushu 1".
La gendarmerie maritime apporte enfin son concours à cette opération avec deux vedettes côtières qui "assureront une permanence en mer".
Un ratio de gendarmes par habitants très élevé
En temps normal, 1.600 gendarmes et policiers sont déployés sur ce petit archipel de l'Océan indien de 350.000 habitants. Le ratio de gendarmes par habitants y est "sans commune mesure avec ce qui se fait dans l’Hexagone", a relevé Marie Guévenoux avec "un gendarme pour 350 habitants contre un pour 1.000 dans l’hexagone".
"Mayotte Place Nette" prend la suite de l'opération Wuambushu lancée au printemps 2023. Handicapée par des débuts chaotiques, Wuambushu n'avait pas eu les résultats escomptés, avec 700 "bangas" détruites contre un objectif d'un millier.
En dépit des critiques, la ministre s’est félicitée de l’interpellation de "1.000 individus", "dont 60 chefs de bande“, et de "592 passeurs" ainsi que de l’expulsion de "25.000 étrangers en situation irrégulières".