C'est un témoignage court, mais saisissant. Installé dans le secteur du Mont-Dore, à une vingtaine de km de Nouméa, près du fief de la bouillonnante tribu de Saint-Louis, un ancien gendarme raconte sa matinée de courses dans un supermarché.
"Je suis allé ce matin, avec mes voisins, faire quelques achats au Casino. Nous avons fait neuf kilomètres de route en slalomant entre les barrages, tenus ou pas tenus, qui encombrent la route. A notre arrivée à 07h15, il y avait déjà une centaine de personnes qui attendaient l'ouverture des grilles prévue à 09h00. J'en suis sorti vers 10 heures, et ils étaient plus d'un millier, sur plusieurs files, à attendre leur tour.
"Le magasin était assez fourni en produits divers, masquant le manque de farine, de légumes, de viande, de riz, d'huile, de sucre et autres produits de première nécessité. Par contre, il y avait de boites de conserve diverses mais aux dates de péremption proches. Pas question de faire les difficiles. On prend. Si on ne prend pas, un autre prendra. Je crois que si cela continue nous en arriverons aux tickets de rationnement.
"Ce que j'ai retenu en discutant à gauche et à droite, c'est que nous ne verrons pas la fin de cette situation avant juillet et encore …".
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