Deux gendarmes blessés lors d’un refus d’obtempérer par un automobiliste particulièrement acharné (article mis à jour)

Photo : Photo d'illustration.

26 décembre 2025 | Vie des personnels

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Deux gendarmes blessés lors d’un refus d’obtempérer par un automobiliste particulièrement acharné (article mis à jour)

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Deux gendarmes l'ont échappé belle. Ils ont été renversés le jour de Noël dans les Vosges, lors d'une refus d'obtempérer aggravé par l'acharnement de l'automobiliste.

Ce conducteur a volontairement renversé successivement deux motocyclistes de la Gendarmerie jeudi 25 décembre 2025, près d’Epinal (Vosges). D’abord en percutant en marche arrière le premier, puis en faisantun demi-tour pour venir heurter de face le second gendarme et sa moto. Les deux militaires ont reçu des blessures sans que leur état n’inspire d’inquiétudes. L’automobiliste a pris la fuite à pied. « Je condamne fermement cet acte grave qui met volontairement en danger la vie de ceux qui nous protègent » écrit Laurent Nuñez dans un message posté sur X. Avant de conclure: « Tout est mis en œuvre pour retrouver le fuyard. Ne rien laisser passer ».

Un demi-tour sur la route pour heurter le gendarme

Le Procureur de la République d’Epinal Jean-Emmanuel Besset a détaillé dans un communiqué les circonstances de ce refus d’obtempérer. Le jour de Noël à 16h30, deux militaires de la brigade motorisée (BMO) de Remiremont (Vosges) effectuent une mission de contrôle routier sur la RN 57. Ils décident  de contrôler un véhicule Renault Kangoo à hauteur de la bretelle d’accès de Razimont sur la commune d’Epinal. Vers Deyvillers, l’automobiliste refuse d’obtempérer. Lors de la poursuite, il tente à plusieurs reprises de percuter les gendarmes poursuivants.
À proximité de la station-service Total, sur la commune de Vincey, toujours dans les Vosges, il marque un nouvel arrêt sur la bande d’arrêt d’urgence. Rattrapé par les gendarmes. il effectue alors une marche arrière et percute l’une des motos et son pilote avant de reprendre la fuite.
Le second motard de la gendarmerie le poursuit ensuite jusqu’à la sortie de Gripport (Meurthe-et-Moselle) avant de décider, à la sortie de cette commune, de ne pas continuer la poursuite. L’automobiliste fait alors demi-tour et vient percuter volontairement le militaire .Il abandonne ensuite son véhicule fortement endommagé et prend la fuite à pied.

Fracture du tibia péroné

Les deux gendarmes victimes seront transportés au Centre Hospitalier Emile-Durkheim d’Epinal. Le premier gendarme percuté est légèrement blessé. Le second souffre d’une fracture du tibia péroné et doit être opéré au Centre hospitalier de Remiremont. Le Parquet d’Epinal a ouvert une enquête pour « tentative de meurtre sur dépositaire de l’autorité publique et refus d’obtempérer« . Il saisit la brigade de recherches (BR) de Remiremont, appuyée par la section de recherches (SR) de Nancy.

Le lourd tribut des gendarmes touchés lors de refus d’obtempérer

Le nombre des refus d’obtempérer a légèrement décru. Pour autant, il reste élevé. En effet, ces délits ont diminué de 6 % entre 2016 et 2023, mais les faits les plus graves sont en hausse, selon des chiffres publiés en avril 2024 par le ministère de l’Intérieur. En moyenne sur cette période, la Police et la Gendarmerie ont constaté 25.700 délits de refus d’obtempérer routiers par an. Soit un toutes les vingt minutes. Ils ont d’abord connu une hausse de 12 % entre 2016 et 2021, passant de 24.400 faits à 27.300. Avant que la courbe ne s’inverse entre 2021 et 2023 (23.100), soit une baisse de 15 %.

En revanche, près d’un refus d’obtempérer sur cinq concerne un délit « aggravé« . C’est-à-dire qu’il expose « directement d’autres personnes à un risque de mort ou d’infirmité », selon le ministère. La part de ces délits aggravés a ainsi augmenté de 16 % en 2016 (3.800 faits) à 21 % en 2023 (4.900).

(article mis à jour avec les précisions du procureur de la République d’Epinal)

PMG

Lire aussi : Quatre ans de prison pour avoir foncé sur un gendarme lors d’un refus d’obtempérer

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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