Les victimes de violences sexuelles, de discriminations et de harcèlement moral sont en forte hausse, selon un rapport statistique du ministère de l’Intérieur. Toutefois, peu d’entre elles portent plainte. C’est ce qu’indique l’enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » publiée jeudi 30 octobre 2025 par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Les violences sexuelles en tête des hausses
L’évolution la plus marquante en 2023 concerne « la hausse du nombre de personnes se déclarant victimes de violences sexuelles », détaille l’étude menée avec l’Insee. En 2023, 325.000 personnes ont ainsi déclaré avoir été victimes de violences sexuelles physiques. C’est-à-dire de viols, tentatives de viol, etc. Soit une hausse de 20% par rapport à l’année précédente.
Le nombre de victimes de violences sexuelles dites « non physiques » a quant à lui augmenté de 14% en 2023. Soit 1,621 million de personnes. Il s’agit notamment de faits de harcèlement sexuel et d’exhibition.
L’étude du profil des victimes indique que les femmes ont une probabilité cinq fois supérieure aux hommes de se déclarer victimes de violences sexuelles.
La majorité d’entre elles ne portent toutefois pas plainte. Toujours selon l’enquête, seules 6% des victimes de violences sexuelles physiques et seulement 2% des « non physiques » iraient jusque-là. Les raisons les plus fréquentes invoquées sont que « cela n’aurait servi à rien », que l’atteinte n’est « pas assez grave » ou encore que le témoignage n’aurait pas été « pris au sérieux » par la Police ou la Gendarmerie.
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Davantage de discriminations
Le nombre de personnes déclarant avoir subi des discriminations (en raison de l’origine, du sexe, de la religion, etc.) connaît également une augmentation importante, avec +17%. Soit un total de 1,959 million de personnes.
Les immigrés et leurs descendants, ainsi que les personnes en situation de handicap, sont ceux qui déclarent le plus souvent subir des faits de discrimination. Suivent les minorités sexuelles.
Des hausses significatives sont également observées pour les violences physiques (+7%), les menaces (+12%), les injures (+6%) et le harcèlement moral (+6%). Là encore, les victimes sont très peu nombreuses à porter plainte. « Les dépôts de plaintes sont plus élevés pour les atteintes aux biens qu’aux personnes », note également l’étude.
Les vols ou tentatives de vol de voiture bondissent de 31%, ainsi que les cambriolages ou tentatives (14%).
Une enquête qui n’inclue pas la Guyane et Mayotte
L’enquête mesure les faits de délinquance et l’insécurité ressentie. Elle a été réalisée entre février et mai 2024, en France métropolitaine, Martinique, Guadeloupe et à La Réunion. Un échantillon de 200.000 personnes majeures, y a répondu.
Seule exception : Guyane et Mayotte. L’étude n’inclut pas ces départements d’outre-mer. Le SSMSI évoque des freins méthodologiques, liés notamment à des difficultés de recensement, d’accès aux adresses et de couverture internet.
(L’Essor, avec l’AFP)









