Un réseau mêlant traite d’êtres humains et immigration clandestine démantelé à Mayotte

Photo : Un "kwassa kwassa", embarcation typique utilisée par les passeurs de clandestins et de stupéfiants pour rejoindre Mayotte. (Illustration - Ikissai/WikimediaCommons)

17 septembre 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Un réseau mêlant traite d’êtres humains et immigration clandestine démantelé à Mayotte

par | Opérationnel

Les gendarmes de la section de recherches de Mamoudzou et les enquêteurs de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) ont travaillé main dans la main pour démanteler ce réseau criminel qui exploitait des migrants entre les Comores et Mayotte.

Seize personnes ont été interpellées à Mayotte dans le cadre d’une opération contre un réseau criminel impliqué dans l’immigration clandestine et la traite d’êtres humains. 

Selon le procureur de la République de Mamoudzou Guillaume Dupont, l’opération s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « proxénétisme aggravé en bande organisée, aide à l’entrée, la circulation ou au séjour irrégulier d’étrangers en France, et traite d’êtres humains au préjudice de femmes de nationalité malgache ».

Des jeunes femmes forcées à se prostituer à Mayotte

Au total, seize personnes ont été placées en garde à vue après une vague d’interpellations dans la nuit du 7 au 8 septembre 2025. Douze d’entre elles – des hommes et des femmes nés entre 1957 et 2006 – ont été mises en examen. Dix ont été placées en détention provisoire au centre pénitentiaire de Majicavo. 

Selon la Gendarmerie, le réseau acheminait ainsi chaque mois plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière depuis Madagascar vers Mayotte. Parmi elles, il exploitait certaines jeunes femmes, isolées et vulnérables, en les contraignant à se prostituer.

Les mis en cause sont de nationalité malgache, comorienne et française, a précisé la Gendarmerie. Vingt-deux femmes malgaches en situation irrégulière ont également été retrouvées.

Armes, véhicules et blanchiment

L’ampleur du réseau aurait permis de blanchir plus de 207.000 euros, selon le parquet. Près de 6.000 euros, un pistolet d’alarme, un Taser, un véhicule et cinq moteurs de bateau ont notamment été saisis lors des perquisitions.

Ce démantèlement a été rendu possible grâce à une étroite collaboration entre l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) et la section de recherches de Mamoudzou, souligne le parquet. Les mis en cause risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle et trois millions d’euros d’amende.

Mayotte, département français de l’océan Indien, est confrontée à une forte pression migratoire. L’île, séparée des Comores par 70 km de mer, est régulièrement la cible de traversées clandestines. Ces traversées ont lieu à bord d’embarcations de fortune comme les kwassa-kwassa. Il s’agit de petits canots de pêche à fond plat, disposant d’un ou deux moteurs.

Près de la moitié de la population mahoraise est de nationalité étrangère. En majorité comorienne.

(Avec l’AFP)

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