Le républicain Bruno Retailleau nommé ministre de l’Intérieur en remplacement de Gérald Darmanin

Photo : Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère de l'Intérieur, lundi 23 septembre 2024. Entre eux, Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, et Othman Nasrou, secrétaire d'Etat chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations. (Photo: L.Picard/L'Essor)

23 septembre 2024 | Société

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Le républicain Bruno Retailleau nommé ministre de l’Intérieur en remplacement de Gérald Darmanin

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Le ténor du groupe Les Républicains (LR) Bruno Retailleau a été nommé ministre de l’Intérieur en remplacement de Gérald Darmanin.

L’annonce de la nomination de Bruno Retailleau a été faite samedi 21 septembre 2024 par le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. Il arrive en troisième position dans l’ordre protocolaire, derrière le garde des Sceaux et ministre de la Justice Didier Migaud, et la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, Catherine Vautrin.

Patron stratégique du puissant groupe Les Républicains (LR) au Sénat depuis 2014, l’élu vendéen Bruno Retailleau, teneur d’une ligne ferme en matière d’immigration, de sécurité ou de respect de la laïcité, n’a eu de cesse de dénoncer « le laxisme » de la macronie. Notamment sur les sujets gérés par ce ministère. La passation de pouvoirs entre messieurs Retailleau et Darmanin a eu lieu ce lundi 23 septembre, Place Beauvau.

« Les forces de l’ordre (…) peuvent compter sur moi » (B. Retailleau)

« Honoré et fier de servir la France, au sein du gouvernement de Michel Barnier« , a tout d’abord posté Retailleau sur son compte X, anciennement Twitter. « Les forces de l’ordre, qui risquent leur vie pour la sécurité de nos compatriotes, peuvent compter sur moi : je serai leur premier soutien. Les Français n’attendent qu’une chose des responsables publics : des résultats. Je suis donc là pour agir, avec un seul mot d’ordre : rétablir l’ordre pour assurer la concorde », a-t-il ensuite ajouté.

À 63 ans, le nouveau « Premier flic de France » coche la dernière case qui lui manquait sur son CV politique: après avoir été conseiller général de Vendée (1988-2015), député (1994-1997), président du conseil général de Vendée (2010-2015), président du conseil régional des Pays de Loire (2016-2017), sénateur et président du groupe Les Républicains au Sénat (depuis 2014), le voilà ministre.

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Accueil syndical

À Beauvau, ce passionné d’équitation, ancien protégé de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France, aura fort à faire. Le syndicat policier UN1TÉ a déjà exigé « le respect des engagements pris envers les personnels de la police nationale, pour leur déploiement sans précédent qui a largement contribué au succès » des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024. Le syndicat a également demandé à son nouveau ministre de « défendre les prochains budgets pour un fonctionnement à la hauteur ». « Il est urgent d’assurer les meilleures conditions d’exercice aux policiers chargés d’assurer la sécurité de nos concitoyens ».

De son côté, Alliance a expliqué souhaiter que le nouveau ministre « soit au soutien des policiers, qu’il les accompagne, leur donne les moyens de travailler et les défende lorsqu’ils sont injustement mis en cause, dans la continuité de son prédécesseur », ajoutant que « le premier enjeu était celui du budget 2025 ». « Il est primordial d’augmenter ce budget (…) pour faire face aux multiples enjeux de sécurité et pour améliorer les conditions de travail des forces de l’ordre », ajoute l’un des principaux syndicats de policiers.

Thierry Clair, secrétaire général de l’Unsa police, a fait valoir auprès de l’AFP « attendre des engagements sur la loi d’orientation, sur le budget…. », tandis que Christophe Rouget du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure CFDT « attend des signes forts (…) notamment le respect des promesses engagées lors de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur ».

Retailleau et la « politique de civilisation »

Unique poids lourd du gouvernement Barnier, Bruno Retailleau est une des figures de la droite libérale-conservatrice, aux convictions inflexibles. Il est d’ailleurs partisan d’une « politique de civilisation ».

Sur les réformes sociétales, le profil de cet opposant au mariage pour tous, fidèle de François Fillon, risque aussi de faire grincer. Notamment à gauche, où, outre son combat contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution, certains ont ressorti des déclarations polémiques, comme lors des émeutes de juin 2023, lorsqu’il établissait un lien entre l’immigration, ces débordements et « une sorte de régression vers les origines ethniques » de la part des « deuxième et troisième générations ».

Les autres noms de l’Intérieur

Pour l’épauler, le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retaillau dispose d’un ministre délégué « chargé de la Sécurité du quotidien », Nicolas Daragon (LR, maire de Valence), et d’un secrétaire d’Etat, « chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations », Othman Nasrou (LR, vice-président de la région Ile-de-France). Le porte-feuille de l’Outre-mer est quant à lui rattaché directement au Premier ministre. Nommé « ministre auprès du Premier ministre », c’est François-Noël Buffet, qui en dorénavant sera chargé.

Aux Armées, l’ex-ministre Sébastien Lecornu reste dans le gouvernement. L’ancien Républicain est l’un des deux rescapés du précédent gouvernement avec Rachida Dati qui reste à la Culture.

(Rédaction de L’Essor, avec l’AFP)

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