Course-poursuite : un gendarme jugé pour mise en danger de sa collègue et du suspect pris en chasse

Photo : Le gendarme risque jusqu'à cinq mois de prison avec sursis.

13 septembre 2024 | Opérationnel

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Course-poursuite : un gendarme jugé pour mise en danger de sa collègue et du suspect pris en chasse

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Un gendarme de 35 ans était jugé par le tribunal de Saint-Malo, suspecté d’avoir mis en danger le fuyard et sa collègue lors d’une course-poursuite en 2021 suite à un refus d’obtempérer. Le militaire risque cinq mois de prison avec sursis.

Un gendarme de 35 ans était jugé, le 12 septembre 2024, par le tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) car il est poursuivi pour mise en danger d’autrui lors d’une course-poursuite à la suite d’un refus d’obtempérer. Le parquet a requis cinq mois de prison avec sursis et le jugement a été mis en délibéré.

Comme l’explique Ouest France, le 2 mai 2021, le militaire aurait mis en danger le pilote de deux-roues qu’il poursuivait, mais aussi sa collègue de l’époque qui était passagère du véhicule de Gendarmerie.  En fin de matinée, une course-poursuite s’était engagée à hauteur de Plénée-Jugon (Côtes-d’Armor), près de Dinan, entre des gendarmes, circulant dans une voiture banalisée, et un cyclomoteur qui avait refusé de s’arrêter pour un contrôle.

Une belle frayeur pour la collègue passagère

Selon l’enquête judiciaire, le gendarme « aurait pris ses aises avec la procédure encadrant ce genre d’intervention. Elle s’appuie notamment sur les témoignages du cyclomoteur, de la gendarme adjointe présente dans la voiture et de supérieurs ». L’interpellation s’est achevée avec l’arme à la main, une « une belle frayeur » pour la passagère qui aurait prévenu ses supérieurs au moment des faits. Le cyclomotoriste, de son côté, s’en est sorti avec quelques blessures légères. Il a été, depuis, reconnu coupable de refus d’obtempérer.

Il aurait ordonné à sa collègue d’ouvrir la porte en roulant

Nos confrères écrivent notamment que le gendarme n’aurait pas prévenu le centre opérationnel afin de décider d’une éventuelle course-poursuite. Aussi, il aurait collé à plusieurs reprises le deux-roues poursuivi et l’aurait serré à droite en se mettant à la sa hauteur. Enfin, il aurait sommé sa collègue passagère d’ouvrir la porte de la voiture pour faire chuter le conducteur du cyclomoteur. Chose qu’elle n’a pas faite.

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Le suspect nie les faits

Trois ans plus tard, le suspect a de nouveau nié ces accusations lors de son procès. L’avocate de la gendarme adjointe, qui était passagère au moment des faits, estime « que le prévenu n’a pas évolué ». La procureure a dénoncé un comportement « jusqu’au-boutiste » et « au mépris de toutes les règles de sécurité pour tout le monde ».

Le gendarme a été muté depuis les faits

Parallèlement à l’enquête judiciaire, des investigations administratives internes avaient débouché sur une suspension provisoire du gendarme et une mutation suite à des comportements considérés comme problématiques. « Cette procédure particulièrement lourde a servi à appuyer une procédure pénale », regrette l’avocat de la défense, Me Lahaien qui a plaidé la relaxe.

Le parquet a requis une peine de cinq mois de prison avec sursis. Le tribunal de Saint-Malo rendra son verdict le 17 octobre 2024.

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