<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Police judiciaire : les changements de l’été 2024 à la tête des sections de recherches

Photo : La Gendarmerie compte une quarantaine de sections de recherches en métropole et outre-mer. (Photo d'illustration: SD/L'Essor)

7 septembre 2024 | Vie des personnels

Temps de lecture : 6 minutes

Police judiciaire : les changements de l’été 2024 à la tête des sections de recherches

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L’Essor continue à suivre pour vous les changements de l’été 2024 des commandements, cette fois-ci avec de nouveaux patrons pour une vingtaine de sections de recherches (SR).

Alors que la rentrée scolaire est en cours pour des millions d’élèves et d’étudiants, des officiers de la Gendarmerie ont aussi fait leur rentrée dans de nouvelles fonctions. La sous-direction du personnel officier de l’Arme vient de diffuser un tableau des nouveaux patrons ayant pris leurs fonctions au niveau TC3 (temps de commandement de niveau 3). Parmi eux, dix-huit nouveaux patrons de sections de recherches (SR), ces unités d’enquête de haut niveau. L’Essor vous en livre le détail, par zone de défense et de sécurité (ZDS) et par région.

ZDS Nord

Dans la zone de défense et de sécurité Nord, tout d’abord, un changement est signalé à la tête de la section de recherches de Lille – Villeneuve-d’Ascq. Le colonel Jérôme Lacour remplace le colonel Bertrand Michel, qui en avait pris le commandement en 2021. Il était ces dernières années à la tête de la SR de Nîmes.

ZDS Ouest

Plusieurs changements ont lieu dans la zone Ouest cet été. Les deux sections de recherches normandes voient ainsi un nouveau commandant arriver pour chacune d’elles. À Caen, le colonel Serge Thepaut succède au colonel Bruno Langlois. Auparavant, l’officier commandait depuis 2021 la SR de la Gendarmerie de l’Air. Mais sa carrière dans le judiciaire est riche : il avait auparavant servi en tant que chef du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Nantes, et au sein de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), en tant que chef de la division investigations.

Dans le département voisin, la SR de Rouen passe sous les ordres du colonel Joël Kerleau. Ce dernier remplace le lieutenant-colonel Thierry Jourdren. Le colonel Kerleau connaît déjà bien ces fonctions puisqu’il les assumait depuis quatre ans à la tête de la section de recherches de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Son départ a d’ailleurs été salué par le commandant de la Gendarmerie en Guadeloupe et le procureur local.

ZDS Est

De l’autre côté de l’Hexagone, en zone de défense et de sécurité Est, quatre changements ont lieu cet été. En région Grand Est, tout d’abord, le colonel Thibaud Fritz arrive à la tête de la section de recherches de Nancy. Il est en provenance de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie (IRCGN), où il cumule deux passages. Un premier en tant que chef du laboratoire d’expertise en écritures et documents, et un second, en tant que chef de la division criminalistique identification humaine. L’expert occupait ce poste depuis six années.

La SR voisine de Reims change aussi de patron avec l’arrivée à sa tête du colonel Christian Robert. Il succède au colonel Jean-Paul Douvier. Le colonel Robert connait lui aussi bien les sections de recherches. Après avoir été commandant en second de la SR de Nîmes, il commandait ces dernières années celle de Bourges.

En Bourgogne-Franche-Comté, les sections de recherches de Dijon et Besançon voient toutes les deux un nouveau patron arriver. Pour la première, c’est le colonel Laurent Baille qui succède au colonel Olivier Belcourt. Il arrive du Commandement du cyberespace du ministère de l’Intérieur (ComCyberMI) où il se chargeait de la coopération internationale stratégique. À Besançon, le colonel Laurent Payen cède sa place au lieutenant-colonel Christophe Vila. L’officier, précédemment en poste à la section de recherches de Pau, est un habitué des zones frontalières. Son travail a d’ailleurs été salué par la Guardia civil avec laquelle il travaillait régulièrement dans les Pays Basques.

ZDS Sud-Ouest

Justement, en Nouvelle-Aquitaine, le colonel Jean-Charles Bidaut quitte la SR de Bordeaux pour rejoindre l’Office central de la lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), basé à Arcueil, en tant que commandant en second. C’est le colonel Stéphan Rudelle qui le remplace. L’officier, au parcours particulièrement inscrit dans le judiciaire, arrive tout droit de la section de recherches de Marseille.

ZDS Sud-Est

Sur les mêmes latitudes, mais plus près des montagnes, en zone sud-est, un nouveau commandant arrive pour la section de recherches de Clermont-Ferrand. Il s’agit du colonel Laurent Payen, précédemment à la tête de la SR de Besançon. Il prend la suite du colonel Olivier Serres.

ZDS Sud

Le seul changement prévu en zone de défense et de sécurité Sud cet été a lieu en Occitanie. Et plus particulièrement à la section de recherches de Nîmes, dans le Gard. Le lieutenant-colonel Christophe Capsie y succède au colonel Jérôme Lacour. Comme évoqué plus haut, ce dernier prend le commandement de la SR de Lille.

Les sections de recherches d’outre-mer

Par ailleurs, de nombreux changements interviennent aussi dans les SR d’outre-mer. Ils concernent six des huit sections de recherches ultramarines.

C’est le cas pour la SR de Cayenne, en Guyane, où arrive le colonel Xavier Messager. Le milieu de l’investigation n’est pas étranger à ce jeune officier diplômé de l’académie du FBI à Quantico (Etats-Unis) et de l’Ecole de guerre, puisqu’il a déjà travaillé en SR.

Vient ensuite la SR de Nouméa, dans la sulfureuse Nouvelle-Calédonie, au cœur de l’actualité ces derniers mois. La lieutenante-colonelle Sylvie Debray en aura désormais la charge. Femme d’expérience, elle avait déjà travaillé en unité de recherches lorsqu’elle était sous-officier, puis dernièrement au sein de la SR de Grenoble.

À La Réunion, la SR de Saint-Denis, que commandait le lieutenant-colonel Fabrice Jandin, passe aux ordres de la lieutenante-colonelle Laëtitia Delgado. L’officière était depuis 2020 en poste au département de la prospective et de l’innovation du Service de la Transformation de la DGGN. Au cours de sa carrière, elle avait déjà servi pendant une dizaine d’années dans des unités judiciaires, notamment au sein de la SR de la Gendarmerie maritime, ou encore à l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI).

À Mayotte, le lieutenant-colonel Bruno Dubois prend le commandement de la SR de Mamoudzou. Celle-ci était ces derniers temps aux ordres du colonel Olivier-Charles Pitt.

Dans les Antilles, du changement pour la SR de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, avec l’arrivée de la lieutenante-colonelle Céline Maumy en remplacement du colonel Joël Kerleau qui rejoint la Normandie, à la tête de la SR de Rouen.

Enfin, dernier changement signalé du côté des Caraïbes et des Iles du Nord avec l’arrivée du capitaine Stephen Guedes à la direction de la jeune section de recherches de Saint-Martin et Saint-Barthélémy.

SR des gendarmeries spécialisées

Deux changements à signaler du côté des gendarmeries spécialisées, ces formations de l’Arme placées pour emploi auprès des Armées ou d’autres directions et ministères.

Comme évoqué précédemment, le premier changement de commandement a lieu au sein de la section de recherches de la Gendarmerie de l’Air, suite au départ du colonel Serge Thepaut pour la SR de Caen. C’est le colonel Cyril Debard qui en prend le commandement. Ce dernier arrive du ComCyberMI où il occupait le poste de chef du Centre national d’expertise numérique (Cnen). Cet ingénieur spécialisé en électronique et dans les systèmes embarqués avait auparavant servi une douzaine d’années au sein du département informatique-électronique de l’IRCGN.

Après Villacoublay, c’est à Houilles, où est implantée la section de recherches de la Gendarmerie maritime, que nous allons. Le colonel François Bernard, qui arrive de la section de recherches de Nantes, y prend la suite du colonel Franck Vayne à la tête de cette unité « spécialisée dans la lutte contre le crime organisé en mer ». Outre son implantation à l’état-major de la GMar, cette SR dispose aussi de trois détachements au niveau des préfectures maritimes, à Cherbourg, Brest et Toulon.

Lire aussi : Qui sont les nouveaux commandants des groupements de gendarmerie départementale de l’été 2024

Les sections de recherches, des unités à la pointe du judiciaire

Constituées à la fin des années 1970, les sections de recherches sont les principales unités de la filière judiciaire de la Gendarmerie. On en compte aujourd’hui 41. Elles se chargent des enquêtes les plus importantes et sensibles confiées aux gendarmes par les autorités administratives et judiciaires.

Implantées au niveau de chaque cour d’appel, les SR sont rattachées aux régions de gendarmerie en métropole, et dans chaque département, collectivité ou territoire d’outre-mer. Leur zone de compétence s’étend sur l’ensemble des cours d’appel de la zone de défense et de sécurité dans laquelle elles sont établies.

Les gendarmeries spécialisées disposent également de leurs propres sections de recherche. À la différence des SR régionales, qui rayonnent sur l’ensemble des cours d’appel de la zone de défense et de sécurité dont elles dépendent, celles-ci disposent d’une compétence élargie au territoire national dans leur domaine d’intervention. Toutes peuvent également intervenir à l’étranger en cas de nécessité.

Répartis en divisions et en groupes de travail, les enquêteurs des SR interviennent dans un large spectre : atteintes aux personnes, atteintes aux biens, criminalité organisée, trafics de stupéfiants, cybercriminalité, délinquance financière, etc…). Lorsque la gravité des faits, leur sérialité ou la complexité des investigations le nécessite, ils peuvent également apporter leurs compétences aux brigades de recherches, aux unités territoriales ou encore aux offices centraux. L’Inspection générale de la Gendarmerie (IGGN) peut aussi les solliciter lorsque des faits impliquent des personnels de l’Arme.

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