Jeux olympiques, puis paralympiques, Nouvelle-Calédonie, chantier controversé de l’A69 : les gendarmes, mobiles et départementaux, restent très mobilisés et très réactifs. Mais la fatigue commence à gagner les rangs où des dizaines de milliers de militaires ont du renoncer à leurs jours de repos et à leurs permissions.
Les gendarmes, sollicités de toutes parts, fatiguent. Derniers exemples en date, l’attentat samedi matin à la synagogue de La Grande-Motte, suivie ce lundi à l’aube d’une fusillade (un mort) à la sortie d’une discothèque, dans cette ville balnéaire de l’Hérault. Et dimanche après-midi d’une opération de maintien de l’ordre, sur le chantier de la construction controversée de l’autoroute A69 à Saïx (Tarn), pour faire face à des violences d’opposants.
Protection et mise à l’abri du rabbin de la synagogue
Samedi 24 août 2024, au matin, ce sont des gendarmes de la brigade de La Grande-Motte, située à quelques pas de la synagogue, qui sont intervenus deux minutes après l’attentat pour mettre à l’abri le rabbin dans leurs locaux. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, évoquait sur France 2 le fait qu’ils venaient d’y faire leur « ronde » quelques minutes auparavant. Ils ont également établi un cordon de sécurité autour du site religieux et participé aux premières recherches de l’auteur de l’incendie. Suite à cette attaque, le ministre a d’ailleurs demandé un renforcement de la sécurité aux abords des lieux de culte juifs partout en France. Moins de 48 heures plus tard, les militaires de la même brigade se sont mobilisés après une fusillade près d’une discothèque de la commune. Un homme a été tué et un autre grièvement blessé par des balles tirées vraisemblablement par un fusil d’assaut.
Par ailleurs, le chantier de construction de l’autoroute A69, reliant Toulouse à Castres, reste un point chaud pour les gendarmes départementaux et mobiles. Ce chantier fait l’objet de violences récurrentes de certaines opposants radicalisés depuis plus d’un an : incendies criminels d’engins de chantier, sabotages, caillassages de sapeurs-pompiers et de gendarmes, agressions de vigiles. Dimanche 25 août 2024 après-midi, des heurts ont opposé sur le site du chantier à Saïx (Tarn) des gendarmes et des manifestants qui ont fait usage de tirs de mortiers d’artifice, de jets de pierres catapultées et de cocktails Molotov.
Les mobiles toujours très mobilisés
Du côté des gendarmes mobiles, la quasi totalité des 116 escadrons de gendarmerie mobile (EGM) est toujours engagée en métropole et outre-mer : Jeux olympiques, puis à partir de mercredi Jeux paralympiques, Nouvelle-Calédonie (une vingtaine d’EGM présents). Même si le niveau de mobilisation des gendarmes et des policiers pour les Paralympiques (25.000, contre jusqu’à 45.000 pour les Jeux olympiques) est moindre, la fatigue commence à se faire sentir chez les « moblos ».
Un officier supérieur en retraite explique à L’Essor que « certains escadrons tournent comme jamais auparavant« . Alors que les mobiles peuvent rester en moyenne jusqu’à huit ans en escadrons avant de passer en brigade, « de plus en plus de jeunes veulent quitter plus tôt leur escadron ». Ce suremploi des escadrons, décrypte ce colonel, se traduit donc « au plan humain par un impact physique et psychologique, et sans doute une lassitude, et une baisse significative de l’entrainement ».
Le passage à Saint-Astier, pour une remise à niveau, est passé pour chaque escadron, de deux années et demie à trois ans et 10 mois entre 2017 et 2022, comme le relevait, il y a six mois, un rapport de la Cour des Comptes sur les forces mobiles. Les Sages de la rue Cambon assuraient par ailleurs l’accroissement de l’emploi des forces mobiles sur des missions permanentes éloignées de leurs compétences spécifiques.
Lire aussi : Trop sollicités, les gendarmes mobiles n’ont plus le temps de se former
PMG