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Un an d’enquête et une étroite coopération entre la France et la Suisse ont permis de résoudre le mystère autour de la découverte en décembre 2016 par des bûcherons du cadavre d’une jeune femme défigurée par les coups, dans une forêt du Jura, et d’interpeller l’auteur présumé du meurtre. Le 11 janvier dernier, la Gendarmerie avait diffusé un appel à témoins où figurait le portrait de la disparue reconstitué par les techniciens de l’IRCGN:
La procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a donné une conférence de presse jeudi au tribunal de grande instance de Besançon, en présence du Procureur du ministère public central du canton de Vaud, Christian Bauffat, et un responsable de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel.
L’assassin présumé est un travailleur frontalier de 30 ans, originaire du Doubs. Il a été mis en examen pour meurtre et placé en détention, a annoncé la procureure. “Il conteste catégoriquement le meurtre et il aura probablement des explications à donner par la suite sur les éléments matériels du dossier“, a indiqué son avocate, Me Emmanuelle Huot, ajoutant que son client “n’avait pas reconnu” la victime lorsqu’on lui avait présenté sa photo.
“Il conteste les faits et dit s’être blessé après avoir heurté un chevreuil en voiture“, a indiqué Mme Roux-Morizot. Le suspect, dont le casier judiciaire est vierge, est père d’un enfant et vit en couple, selon son avocate.
Le corps de cette femme menue, qui portait des cheveux teints en roux, coupés au carré, avait été retrouvé par des bûcherons, près de la cascade du Hérisson, à proximité de la frontière suisse. Les coups avaient rendu son visage méconnaissable.
Le cadavre présentait 26 coups de couteau plus ou moins appuyés au niveau du flanc et des cervicales gauches, dont aucun n’a été mortel. Pour les enquêteurs, ils étaient plutôt destinés “à faire souffrir“, avait indiqué à l’époque le procureur de Lons-le-Saunier, Jean-Luc Lennon. Le décès avait, en revanche, été causé par de multiples coups portés au visage, dont les os et les dents étaient brisés, d’après les conclusions de l’autopsie.
Un an d’enquête
Pour tenter d’identifier la victime, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a dû effectuer une minutieuse reconstitution faciale de la jeune femme pour établir son portrait-robot en 3D. Un appel à témoins avait pu être diffusé très largement en Europe.
En parallèle, les gendarmes de la section de recherches de Besançon ont repris une par une les 800 enquêtes pour disparitions inquiétantes recensées en France pour tenter de l’identifier.
Meurtre du Frasnois : un homme présenté ce matin au parquet
Mais pendant de longs mois ni famille, ni amis, ni aucune connaissance n’avaient signalé la disparition de cette jeune femme, peu de temps avant Noël. Son identité restait un mystère. Une cellule d’enquête permanente, d’une demi-douzaine de gendarmes, avait été mise en place pour tenter d’élucider cette affaire difficile. L’ADN et les empreintes digitales de la victime ont ensuite été diffusés à plus d’une vingtaine de pays du continent européen.
Mais aucun fichier ADN ne correspondait à l’inconnue du bois du Frasnois. C’est finalement au terme de près d’un an d’investigations, menées en coopération avec la police du canton de Vaud en Suisse, que les enquêteurs ont réussi à identifier la victime et son meurtrier présumé.
“L’ADN de la victime correspondait avec celui de la disparue : un prélèvement de l’ADN de sa mère en Roumanie a permis de confirmer avec certitude l’identité de la victime“, a expliqué à la presse le commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Besançon, Pascal Péresse.
AFP
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