Les brigades territoriales de contact sont un « axe stratégique majeur » pour la Gendarmerie. Ce n’est pas une révélation : Richard Lizurey s’implique fortement dans ce projet, né au début de l’année 2017, comme il l’a rappelé ce mercredi 25 octobre devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat. Aujourd’hui, ce dossier prend une nouvelle dimension à la faveur du projet présidentiel de police de la sécurité quotidienne.
Pour Richard Lizurey, les brigades territoriales de contact et la police de la sécurité du quotidien « semblent ressortir de la même logique de proximité et de retour vers la population ». « Cette fonction contact s’intégrera naturellement dans la sécurité du quotidien, c’est en tous cas la proposition que je fais », ajoute-t-il.
Deux semaines plus tôt, le 10 octobre, devant les députés de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, le directeur général avait déjà précisé son projet. « L’objectif de chaque gendarme est d’être dehors, d’aller au contact des personnes, des élus, de la population, de manière à récréer ce lien de proximité, et de restaurer notre capacité de prévention et de renseignement. »
Un projet phare
Présenté en grande pompe sous les ors de l’Elysée, la police de la sécurité quotidienne s’annonce comme l’un des grands projets en matière de sécurité du quinquennat d’Emmanuel MacronLa Gendarmerie pourrait donc se prévaloir d’avoir eu le nez fin avec ce nouveau dispositif 100% compatible avec le pouvoir en marche.
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Le président de la République a présenté ce projet phare le 18 octobre. « Je souhaite que cette réforme consiste véritablement à transformer, à redonner du sens à l’action de la sécurité publique, à redonner toutes ses lettres de noblesse à la mission première d’un gardien de la paix, d’un militaire de la gendarmerie : le service de la population, la lutte contre la délinquance et la criminalité du quotidien », expliquait-il.
Concrètement, une nouvelle doctrine de sécurité publique doit être arrêtée d’ici la fin de l’année. Elle mettra d’abord en avant la et des réponses opérationnelles « au plus près des réalités du terrain ». En tout, une quinzaine de sites vont expérimenter au début de l’année 2018 cette nouvelle forme de police qui doit accorder plus d’autonomie aux échelons locaux.
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Un dispositif expérimenté depuis février
Un projet qui semble clairement en phase avec les brigades territoriales de contact, dont la seule mission, rappelle le directeur, est « d’aller au contact avec la population ». Ce dispositif, expérimenté depuis février 2017, devrait être développé. Et là encore, le patron des gendarmes mise sur une méthode dans l’air du temps présidentiel, qui appelle à la.
« Mon idée, c’est de laisser la main à mes commandements de groupement au niveau départemental pour qu’ils trouvent la solution la plus adaptée : cela peut être une brigade de contact ici ou là, explique Richard Lizurey. Mais cela peut-être autre chose : peut-être que dans une grosse brigade, on peut dédier un groupe, des personnels pour cette fonction. L’important, c’est de garder l’idée : c’est au local de me dire de m’expliquer quelle est la meilleure solution. »
Deux pistes concrètes sont à l’étude. Soit augmenter le nombre, une trentaine actuellement, de brigades de contact. Soit en insistant sur cette fonction dans l’ensemble des unités, en les préparant pendant leur formation initiale. Un nouveau module d’enseignement de 90 heures sur le contact est ainsi prévu pour les élèves gendarmes et les officiers.
Les retours des élus
Reste à convaincre les maires. Si Richard Lizurey rapporte des retours d‘élus et de gendarmes qui « retrouvent leur métier », les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat se sont montrés plus partagés.interroge ainsi Olivier Cigolotti (Union centriste, Haute-Loire). déplore de son côté Cédric Perrin (LR, Territoire de Belfort). Des critiques loin de décourager Richard Lizurey, qui y voit au contraire un appel à « travailler encore davantage ».
Gabriel THIERRY.
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