Les policiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) dénonçaient l’attitude de la Juridiction Inter Régionale Spécialisée (JIRS) du tribunal de grande instance de Paris qui, selon eux, “décortique tous les dossiers initiés par l’Ocrtis et remet en cause les constructions procédurales, pourtant avalisées par des magistrats d’autres tribunaux“.
Deux de leurs enquêteurs ont ainsi été mis en examen dernièrement, deux procédures venues s’ajouter à “l’affaire François Thierry“, ancien patron de l’Ocrtis mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants.
Dans une lettre ouverte à la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le Syndicat de la magistrature (SM) l’a exhortée “à réagir suite à la décision de ces fonctionnaires qui ont signifié qu’ils n’effectueraient plus d’actes d’enquête dans les commissions rogatoires qui leur étaient confiées dans des dossiers instruits par la JIRS de Paris“.
Dénonçant “d’inacceptables pressions sur les magistrats en charge de ces affaires difficiles” et rappelant l’importance de “l’indépendance de la justice“, le SM, classé à gauche, a expliqué que “les magistrats ne comprennent pas que, devant le spectacle affligeant qui se donne à voir depuis lundi, une parole politique ne vienne pas rappeler les policiers à leur mission“.
Soulignant le fait que “comme souvent en pareil cas, ce bras de fer brutal n’a suscité aucune réponse de l’institution judiciaire laissant prospérer le fantasme d’une magistrature hors de contrôle bridant une police qui, elle, assurerait pour tous moyens la protection des citoyens contre la délinquance organisée“, le syndicat a demandé à être reçu par la ministre.
L’article Un syndicat de magistrats demande une “réaction” de Belloubet après le mouvement de mécontentement des “Stups” est apparu en premier sur L'Essor.