Plusieurs centaines de policiers et leurs compagnes ont manifesté samedi à Paris et dans plusieurs grandes villes pour exprimer leur “colère” sur leurs conditions de travail, près d’un an après le déclenchement d’une grogne inédite dans la police.
Femmes de policiers et de gendarmes en tête du cortège, entre 200 et 300 personnes ont défilé en début d’après-midi dans la capitale, dans le quartier des Invalides, derrière une banderole “Citoyens! désavouée votre police se meurt“.
Un mannequin représentant un policier était dressé sur une voiture, une cible placée dans le dos, et des manifestants scandaient des slogans comme “Assez, assez de policiers brûlés!”.
Parmi les manifestants, “Nad“, administratrice du groupe de l’ouest francilien de l’association Femmes de forces de l’ordre en colère (FFOC) , a confié ses peurs et son ras-le-bol à L’Essor (Voir vidéo ci-dessus). Cette ancienne réserviste et compagne d’un gendarme mobile a pu également nous faire part de sa colère face aux conditions de logement des gendarmes du quartier Delpal à Versailles Satory, entre insécurité et insalubrité.
Née après l’attaque aux cocktails Molotov de policiers gravement blessés le8 octobre 2016 à Viry-Châtillon (Essonne), la fronde parmi les policiers avait duré plusieurs semaines, avec des manifestations la nuit à travers la France.
Organisée grâce aux réseaux sociaux et sans les syndicats, elle était inédite par son ampleur. Il s’agit d’alerter sur “nos conditions de travail avec des véhicules hors d’âge, des lourdeurs procédurales…”, a expliqué Tom, vice-président de l’Union nationale des policiers indépendants (UPNI), l’une des trois associations qui ont appelé à manifester.
L’UPNI compte envoyer la semaine prochaine au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb un “magazine” compilant des photos réunies dans le cadre d’un concours photo lancé cet été pour dénoncer la vétusté de leurs équipements. “Le commissariat de Coulommiers (Seine-et-Marne) a gagné“, a indiqué le vice-président de l’UPNI.
D’autres mobilisations ont eu lieu en France, comme à Strasbourg et Lyon. A Marseille, une soixantaine de personnes, des policiers et leurs femmes, se sont rassemblées vers 13H00.
“Tout le monde ne déteste pas les forces de l’ordre. Nous on les aime, et on ira jusqu’au bout”, a déclaré à l’AFP Isabelle, femme de policier marseillais et porte-parole régionale de l’association Femmes de forces de l’ordre en colère (FFOC)
Face à la grogne de l’automne dernier, le gouvernement précédent avait débloqué une enveloppe de 250 millions d’euros pour améliorer l’équipement des policiers, et fait voter une loi assouplissant les règles de la légitime défense.
, a résumé Thierry, un policier de 46 ans qui manifestait à Toulouse et qui, comme les autres, a préféré garder l’anonymat. “On attend toujours du matériel, la formation pour ce matériel”.
“Pas représentatifs”, pour le DGPN
Les nouvelles autorités avaient réagi par avance à cette mobilisation. “Ces collectifs et associations ne sont pas représentatifs”, contrairement aux syndicats, a déclaré cette semaine à l’AFP le nouveau patron de la police, Eric Morvan, refusant l’image d’une “police misérabiliste”.
Interpellé fin août sur le “concours photo” lancé par les protestataires, Gérard Collomb avait demandé du temps: mes petites mains tous les commissariats de France”.
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