Le ministère de l’Intérieur et une intersyndicale de policiers ont décidé lundi de poursuivre les négociations sur les modalités d’application de l’épineuse réforme de l’indemnité de déplacement des CRS, objet d’un fort mouvement de protestation chez ces policiers.
A la veille d’une journée de mobilisation dans la fonction publique qui se traduira par près de 130 manifestations dans tout le pays, l’Intérieur évite la répétition de la journée du 21 septembre lors de laquelle plus de 1.900 CRS (Compagnies républicaines de sécurité), opposés à cette réforme soumettant leur indemnité de déplacement aux prélèvements sociaux, s’étaient faits porter pâle en se déclarant en arrêt-maladie ou en consultation médicale, selon des sources policières et syndicales.
“A l’issue des négociations, qui se poursuivent, le ministre recevra les organisations syndicales dans les prochains jours“, a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, à l’issue d’une réunion de près de trois heures place Beauvau.
“Les négociations vont continuer. Nous sommes arrivés cet après-midi avec un projet présenté par le ministère de l’Intérieur qu’on a jugé complètement irrecevable. On a rejeté unanimement ce projet (…) Aujourd’hui, on appelle nos collègues à rester unis dans le cycle de négociations qu’on réentame“, a déclaré à la presse Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité-SGP-Police.
“In fine, si les conclusions ne sont pas à la hauteur de nos attentes, on appellera nos collègues à rentrer à nouveau dans l’action. Dans un mouvement sans doute sans précédent dans le monde des CRS“, a prévenu M. Lefebvre.
Même son de cloche chez les deux autres membres de l’intersyndicale, Alliance et l’Unsa-police. “On a laissé le temps au ministère de nous proposer quelque chose d’acceptable. La balle est dans leur camp. Elle est dans le camp du ministre car c’est un dossier politique“, a observé Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance.
“Si le principe d’une compensation intégrale des contributions sociales sur l’indemnité journalière d’absence temporaire (Ijat) a été acté depuis cet été, il est apparu nécessaire de poursuivre et d’approfondir encore les échanges techniques sur les modalités du versement de cette indemnité“, a détaillé le ministère.
“Il est anormal que sur un délai de paiement actuel de 10 jours, on nous fasse une proposition de deux à trois mois et on veut aussi un montant minimum“, a souligné Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa-Police.
D’un montant quotidien de 39 euros, l’Ijat constitue un important complément de revenu pour les CRS, au regard du nombre de missions effectuées.
Créée dans les années 1960, cette prime fait l’objet d’une défiscalisation, ce qui lui vaut régulièrement les foudres de la Cour des Comptes.
AFP
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