Le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT) a demandé lundi la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la plateforme nationale des interceptions judiciaires, dont les pannes et “limites opérationnelles” font l’objet de vives critiques chez les enquêteurs.
Opérée par le groupe Thales au bénéfice du ministère de la Justice, cette plateforme censée centraliser les écoutes judiciaires en France doit permettre de passer de 4.000 à 12.000 interceptions simultanées.
Après plusieurs reports successifs liés à des problèmes techniques “majeurs“, selon le syndicat, l’utilisation de ce système est rendu obligatoire pour l’ensemble des enquêteurs depuis le 12 septembre. Mais le syndicat estime que les “problèmes de fond demeurent“: interface “laborieuse et chronophage“, gestion de plusieurs écoutes “difficilement réalisable“, “problèmes de connexion et de lenteur” et “cécité dans le domaine du data mobile” considérée comme “dramatique“.
“Le SCSI-CFDT demande qu’une commission d’enquête parlementaire fasse toute la lumière sur cet outil dont les limites opérationnelles nuisent gravement à la sécurité de notre pays“, a affirmé le syndicat dans un communiqué.
“On nous a vendu un TGV mais on a un TER“, a dit son porte-parole Christophe Rouget.
En novembre 2016, deux syndicats majoritaires chez les cadres de la police (SCSI) et les magistrats (USM) avaient écrit au groupe Thales pour protester contre les ratés du système, en raison de “bugs, coupures, pertes de données“.
Thales, interrogé par l’AFP, a répondu que “la montée du risque, en particulier terroriste” et “l’arrivée de nouvelles technologies de communication“, qui entraînent “une explosion du volume d’information à traiter“, avaient fait évoluer “considérablement” les besoins auxquels cette plateforme fait face.
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