A Tokyo, l’or pourrait être le métal à la mode pour les athlètes de la Gendarmerie. En 2016, ils étaient revenus de Rio avec quatre médailles dans la besace. Une en or et trois en argent. Ce score peut être battu à Tokyo du 23 juillet au 8 août. Ils seront 11 gendarmes au pays du Soleil-Levant. Jamais une édition des jeux Olympiques n’a été aussi attendue. Suite à la pandémie mondiale de Covid-19, les athlètes ont tout d’abord dû digérer le report. Puis se remobiliser et se préparer tout en intégrant les contraintes de la crise sanitaire.
Un air de revanche
Les sportifs ont traversé ce chemin vers Tokyo avec l’angoisse d’attraper la Covid-19. Ils vivront avec cette hantise jusqu’au jour de l’épreuve. Avec l’adaptation comme maître mot de cette saison post-olympique. Entre confinements et déconfinements, certains ont fini par s’exiler en divers endroits de la planète, pour perdre le moins de temps possible. Après cette préparation olympique aux allures de chemin de croix, ils ont tous hâte de cracher le venin de la frustration du report des Jeux, qui n’a pas rebattu les cartes des ambitions.
Clarisse Agbégnénou et Jean Quiquampoix en route vers l’or
Les prétendants à la plus belle des médailles sont nombreux chez les gendarmes. Et il est fort probable que leurs exploits fassent raisonner la Marseillaise plus d’une fois. A commencer par Clarisse Agbégnénou, qui sera également l'une des porte-drapeaux de l'équipe de France olympique lors de la cérémonie d'ouverture. Depuis sa défaite en finale olympique et sa médaille d’argent à Rio, elle ne pense qu’à sa revanche, prévue à Tokyo. A part une blessure aux championnats d’Europe en 2017, elle n’a perdu qu’un combat, en 2019. Elle vient d'ailleurs de remporter son cinquième titre de championne du monde. Le quatrième de suite! L'adjudante domine tellement sa catégorie des moins de 63 kilos, qu’elle semble intouchable. Le principal adversaire de Clarisse Agbégnénou? Elle-même. Jean Quiquampoix est exactement dans la même situation. Il y a cinq ans, à seulement 20 ans, il avait créé la surprise dans le tir au pistolet 25 mètres. Mais depuis sa médaille d’argent, il ne pense qu’à Tokyo, où l’or est la seule option. Il domine sa discipline sans partage.
La gendarme Clarisse Agbégnénou, porte-drapeau de la France aux jeux Olympiques de Tokyo
Elodie Clouvel et Valentin Belaud: les chercheurs d’or
Valentin Belaud et Elodie Clouvel se sont promis, depuis Rio, de former un couple en or en pentathlon moderne. Capables de tout, ils assument clairement cette ambition. Leur pic de forme est programmé pour cet été, au Japon. Champion du monde pour la seconde fois en 2019 à Bucarest, Valentin Belaud fait partie des favoris. Quant à Elodie Clouvel, elle dominait sa discipline avant la crise sanitaire. Puis elle a dû cravacher pour se qualifier pour Tokyo. Début juin, elle est devenue vice-championne du monde au Caire, pour la seconde fois de sa carrière. Clin d’œil de l’histoire, en 2016, elle avait aussi fini deuxième des Mondiaux, avant d’obtenir la médaille d’argent quelques semaines plus tard. Cette fois, Elodie Clouvel revient de loin. Mais elle est bien là et prête au combat.
Manon Brunet pour une médaille
L’escrimeuse Manon Brunet peut légitimement prétendre à une médaille. Quatrième pour ses premiers Jeux, il y a cinq ans, après avoir perdu d’une touche en demi-finale, elle vient de parachever les deux dernières saisons sur le podium du classement mondial. Depuis 2016, elle ne pense qu’à ses retrouvailles avec les Jeux. Elle entend cette fois se parer d’or, d’argent ou de bronze. Elle en a largement les moyens. Seul gendarme médaillé d’or à Rio, en équipe (escrime), Daniel Jerent pensait refaire le coup. Toutefois, la Fédération française d’escrime a décidé de le retirer des listes olympiques, en attendant que son cas ne soit statué suite à un contrôle positif lors d’un contrôle anti-dopage en 2020.
Contrôlé positif en 2020, l’épéiste et gendarme Daniel Jérent privé de jeux Olympiques
Lisa Barbelin pour une surprise
Même si elle n’est plus aussi souveraine qu’avant, Charlotte Bonnet reste un outsider pour ses troisièmes Jeux. En équipe ou sur le 200m (natation), son nom est parfaitement crédible pour obtenir une seconde médaille olympique, après celle glanée à Londres, en 2012, quand elle avait 17 ans. Avant le report des Jeux, Lisa Barbelin, 21 ans, n’imaginait pas forcément viser la médaille d’or du tir à l’arc. Mais tout lui sourit en 2021. Deux succès internationaux en Grand Prix, un titre de champion d’Europe et un succès au tournoi de qualification olympique font d’elle une candidate à la victoire, même si la concurrence, notamment asiatique, est rude.
Tir à l’arc : le rêve olympique de la gendarme Lisa Barbelin
Les paris de 2024
Qualifiée sur 800 mètres en athlétisme, Rénelle Lamote vise au moins une place en finale pour réussir ces Jeux. N’oublions pas, pour finir, ces athlètes de demain, dont la présence est un pari pour l’avenir. Même si rien n'empêche de belles surprises dès cette année, Marjorie Delassus (kayak), Maxime Pauty (escrime), ou encore Fantine Lesaffre sont surtout programmés pour briller lors des prochains jeux Olympiques. Paris 2024, c’est déjà demain.
F.S