Un Africain s’est noyé dans le naufrage de son embarcation jeudi 12 aout, au large de Dunkerque. C’est la triste réalité à laquelle sont confrontés les militaires de la brigade nautique de la gendarmerie de Calais, basée dans le port de Boulogne-sur-Mer. A bord de leur vedette, l’Eulimène, ils longent la Côte d’Opale à la recherche de migrants qui tentent la traversée vers l’Angleterre. Depuis les plages françaises du Pas-de-Calais, les falaises de Douvres ne sont qu’à quelques dizaines de kilomètres. Et nombre de migrants imaginent le pays de Shakespeare comme un Eldorado.
Les tentatives se multiplient
Depuis le verrouillage des accès aux ferries et à l’Eurotunnel à la suite du Brexit, les tentatives de traversée sauvages se multiplient en dépit des importants moyens policiers déployés par Londres et Paris. Le plus souvent, sur des embarcations de fortune. Les candidats à l’exil doivent pourtant y mettre le prix : entre 2.000 et 3.000 euros d'après les gendarmes et le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez. Mais seul un bateau sur deux arrive à destination selon le CROSS.
"Sur terre, on fait de la lutte contre l’immigration clandestine, mais dès qu’il y a un centimètre d’eau, on n’en fait plus", confie à l'AFP le capitaine Laurent Martin de Morestel, commandant en second de la compagnie de Calais. "Tant que le danger n’est pas avéré, on les accompagne pour éviter l’accident et lorsque l’on arrive dans les eaux britanniques, les secours britanniques les prennent en charge", résume le militaire pour qui "personne n’a la solution" à ce drame humanitaire et politique. Le littoral long de 80 km est trop étendu pour que la surveillance soit efficace. D’autant plus que les passeurs, structurés en réseau comme la criminalité organisée, s’adaptent en permanence. Près de 11.000 migrants auraient ainsi atteint l’Angleterre en 2021, d’après le décompte de l’agence de presse PA. Un chiffre qui agace le Royaume-Uni. Le pays s’est ainsi engagé fin juillet à payer 62,7 millions d’euros en 2021-2022 pour renforcer les forces de l’ordre françaises sur les côtes. Londres finance par ailleurs deux nouveaux bateaux pour la brigade nautique dont la livraison est prévue en octobre.
Christian Maillaud, ex-gendarme, interpellé ce matin, par ses ex-camarades de la Loire
En attendant, les gendarmes français poursuivent leur mission : sauver des vies et protéger les migrants contre les courants violents, le trafic maritime intense et les bateaux surchargés ou sous-motorisés… Des interventions quasi quotidiennes. Comme le racontait L’Essor, des gendarmes du peloton de sureté et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Marck sont intervenus dans la nuit de mercredi 16 au jeudi 17 juin pour secourir une embarcation au large d’Equihen-Plage dans laquelle se trouvait notamment un bébé en un enfant en bas âge. Un sauvetage parmi d’autres dans ce combat qui est pour eux un éternel recommencement.
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