Un comble pour la Saint-Michel, patron des parachutistes et du GIGN: fêter la Saint-Michel sans sauts en parachute! Sur le camp militaire de Beynes, à une quarante de kilomètres à l'ouest de Paris, les conditions météo ont en effet interdit les sauts prévus dans l'après-midi devant les gendarmes du nouveau du GIGN, les anciens et les amis de l'unité d'élite de la Gendarmerie. Dans la matinée, des gendarmes avaient pu néanmoins sauter avec des membres d'unités amis, comme les Autrichiens de l'EKO Cobra ou les Allemands du GSG-9, qui font partie du groupe Atlas, réunissant une trentaine d'unités d'intervention européennes.
Le patron du nouveau GIGN (un millier d'hommes avec le GIGN central et les 14 antennes), le général de brigade Ghislain Réty, a dressé un premier bilan de l'année 2021, marquée déjà par 530 engagements en métropole, soit deux par jour en moyenne. 60% de ces interventions ont été réalisées par les antennes et 40% par le GIGN central. Pour toute la durée du procès des attentats du 13 novembre 2015, prévu pour neuf mois, les transfèrements –entre leurs prisons et la cour d'assises spéciale, dans le centre de Paris– de quatre des accusés considérés comme les plus dangereux ont été confiés à la même antenne. Il a rappelé que le GIGN central constituait "l'ultima ratio" en terme de prises d'otages terroristes, les antennes étant le "premier niveau de réponse" à une crise.
Nouvelle organisation pour le GIGN avec le rattachemment intégral des antennes-GIGN
Le général Réty a par ailleurs symboliquement remis un brevet d'honneur du GIGN à Margot Boulet, médaillée de bronze en aviron (quatre barré mixte) aux Jeux Paralympiques de Tokyo. Cette jeune trentenaire s'était sérieusement blessée à l'entrainement en mars 2017, quelques semaines avant la fin de sa formation initiale du GIGN, dont elle s'apprêtait donc à recevoir le brevet.
Jeux Paralympiques : le bronze pour la gendarme Margot Boulet
Démonstrations en cascade
Mais les conditions météo n'ont pas empêché les forces du GIGN central de présenter, à l'aide de deux hélicoptères et des véhicules d'assaut, dont le Sherpa, trois démonstrations de haute volée. La Force sécurité protection (FSP) a ainsi (selon le scénario joué) évacué d'un pays africain en crise l'ambassadrice de France –en fait une sous-officière du GIGN– par la technique de la "grappe".
Neuf gendarmes et l'"ambassadrice" se sont accrochés deux par deux à la même corde, sous un hélicoptère Cougar du Groupe interarmées d'hélicoptères (GIH) pour permettre l'exfiltration. Actuellement des gendarmes du Groupe assurent la sécurité de quinze ambassades françaises situées dans des zones sensibles.
La force observation recherche (FOR) a montré son savoir-faire pour la détection d'un terroriste. Enfin la Force d'intervention a simulé l'assaut contre un bus où étaient retranchés des hommes armés avec des otages. Avec tir coordonné, assaut avec véhicules spéciaux puis évacuation de blessés dans une nacelle, accrochée sous un hélicoptère.
À l'issue des démonstrations, le général de division Olivier Kim, adjoint au major général de la Gendarmerie, s'est adressé aux gendarmes de l'unité en saluant "leur savoir-faire et leur haute spécialisation, lors de la succession de passages à l’acte de forcenés armés et dangereux" notamment dans les Cévennes, la Loire-Atlantique et la Dordogne au printemps. Officier en second du GIGN lors de l'opération de Marignane, en décembre 1994, le général Kim a conclu: "Vous êtes cette extraordinaire force humaine que vous formez, tous ensemble, et que les Français admirent tant!".
PMG (avec LP)