Trois personnes en garde à vue depuis mardi et mercredi dans le cadre d’une affaire de vol en bande organisée, parmi lesquelles un policier de la sûreté urbaine de Lille, étaient en cours de présentation devant un juge d’instruction jeudi après-midi, a-t-on appris de source judiciaire. Interpellé et placé en garde à vue mardi matin, le policier, un major de la sûreté urbaine de Lille, était entendu depuis mardi matin par l’IGPN, la “Police des Polices”, “sur des faits de corruption passive, trafic d’influence passif et association de malfaiteurs”, avait précisé une source judiciaire.
Le policier, qui serait âgé d’une cinquantaine d’années, travaille depuis plusieurs années à la sûreté urbaine de Lille. L’homme est plus particulièrement soupçonné, selon une source proche du dossier, d’avoir revendu des informations à des cambrioleurs. Deux nouvelles personnes avaient par ailleurs été placées en garde à vue mercredi matin, dans ce dossier: un fonctionnaire et un ancien fonctionnaire, tous deux de la préfecture. Elles étaient également en cours de défèrement devant un juge jeudi après-midi, selon une source judiciaire.
Le procureur de Lille, Frédéric Fèvre, devait donner une conférence de presse jeudi à 16H00 pour faire le point sur cette affaire Les interpellations et défèrements de ces trois personnes font suite à une enquête de la gendarmerie qui avait conduit en septembre dernier au démantèlement d’un réseau international de cambrioleurs. Ces cambrioleurs, en majorité des Serbes de la communauté tzigane, avaient accumulé un important butin en forçant à voler des jeunes femmes “achetées” en Serbie. C’est pourquoi l’enquête avait d’abord été axée sur la traite d’êtres humains.
Quinze personnes ont déjà été mises en examen et incarcérées dans cette affaire depuis l’ouverture d’une information judiciaire le 5 janvier 2012. Les faits incriminés avaient commencé au moins début 2010.