Une centaine de policiers ont manifesté jeudi à Paris pour “plus de reconnaissance”, qualifiant “d’enfumage” le projet de loi
assouplissant la légitime défense des policiers, voté par le Sénat mercredi et examinée par l’Assemblée à partir du 7 février.
Les manifestants, qui ont défilé du Champ-de-Mars vers les Invalides derrière une banderole “Citoyens désavoués, notre police se meurt”, répondaient à l’appel de l’association Mobilisation des policiers en colère (MPC) et du Collectif autonome policier (CAP) Ile-de-France, nés du mouvement de grogne qui a secoué la profession à l’automne.
“Ce projet de loi, c’est de l’enfumage, le texte sur la légitime défense est trop vague et risque de nous mettre en porte-à-faux”, regrette Vincent, du CAP, qui souhaite que les policiers soient “mieux protégés”.

Des états généraux de la Police
Le texte définit un cadre commun à l’usage des armes à feu par la police et la gendarmerie, alignant la première sur la seconde.
Pour Lantz, secrétaire du MPC, “le gouvernement a annoncé beaucoup de choses mais on en a toujours pas vu la couleur” alors qu’une enveloppe de 250 millions d’euros a été promise début janvier, en réponse aux plusieurs semaines de manifestations de policiers déclenchées par l’agression au cocktail Molotov de quatre agents le 8 octobre à Viry-Châtillon (Essonne).
“Limiter nos revendications à la légitime défense, c’est un écueil”, estime Sébastien, enquêteur en région parisienne, qui ne “demande pas un permis de tuer” mais “plus de reconnaissance” de la part de sa hiérarchie notamment.
“On balance des rustines, mais le problème c’est que la chambre à air commence à être vieille, on est plus dans la réaction que l’anticipation”, poursuit-il.
A ses côtés, Marc acquiesce, critiquant les “mesurettes” proposées par le gouvernement, il prône des “solutions durables”.
“On n’a pas besoin qu’on balance des millions, il faut une volonté politique forte pour régler les problèmes de la police”, affirme t-il,
plaidant pour l’organisation d'”états généraux de la police”, en présence de “tous les interlocuteurs: des magistrats, des représentants de police, des citoyens”.
Tout en défilant, les manifestants criaient “Policiers en colère, citoyens solidaires” et agitaient quelques drapeaux tricolores. Arrivés près de la place des Invalides, ils se sont arrêtés et ont entonné une “Marseillaise”. Ils se sont dispersés vers 17H00.