Un désormais ex-gendarme vient d’être condamné, le 4 février à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), pour des malversations. La justice a prononcé son interdiction à vie d’exercer la profession de gendarme. Reconnu coupable des différents faits, il écope d’un an de prison avec sursis, de cinq ans d’inéligibilité et de 2.000 euros d’amende. La peine est à peine plus légère que les réquisitions qui étaient de 12 mois de prison avec sursis, une amende de 5.000 euros dont 2.000 euros avec sursis. Et surtout l’interdiction définitive d’exercer la profession de gendarme.
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En fonction à la brigade d’Evian, il était reproché à cet homme de 44 ans d’avoir détourné des contraventions adressées à deux conducteurs et soustrait un portefeuille ramené aux objets trouvés de la brigade, détaille Le Messager.
Le premier fait date du 16 novembre 2018, à Lugrin. Ce jour là, seul lors d’un contrôle routier, il demande 100 francs suisses à un conducteur en excès de vitesse. Il lui fait cadeau des deux points de retrait et ne rédige aucun procès-verbal. Il lui demande simplement une signature électronique sur un écran noir.
Mais, quelques mois plus tard, en juillet 2019, ce même conducteur fait à nouveau l’objet d’un excès de vitesse. Mais il a affaire à un autre gendarme qui a applique la procédure habituelle. Du coup, il s’en étonne et déclenche la curiosité de son interlocuteur. L’automobiliste décrit alors un gendarme avec un fort accent toulousain. Il le reconnaît sur une photo.
5 billets de 20 francs à la place d’un billet de 100 francs
Le deuxième fait concerne un portefeuille perdu par une femme et rapporté à la brigade par une bonne âme. Sauf que, lorsqu’elle se rend à la gendarmerie, on lui répond que le portefeuille ne se trouve pas là. Or, l’homme qui l’a ramené la contacte suite à une annonce pour lui dire qu’il l’a confié à un gendarme au fort accent toulousain. Il accompagne alors la victime à la brigade. Le gendarme en question lui rend le portefeuille. Mais à la place du billet de 100 francs suisses, ce sont cinq billets de 20 francs suisses qu’il contient… Bizarre.
Le gendarme condamné totalise 22 ans de services
La troisième malversation, qui date de fin juillet 2019, concerne un autre excès de vitesse. Le contrevenant se rend à la brigade et fait face à un gendarme qui lui annonce le tarif: trois infractions de 90 euros chacune. Mais il lui propose, relate Le Messager, de venir le voir directement sur son lieu de travail, pour le règlement. C’est ce qu’il fait le 31 juillet. Il encaisse l’argent en espèces et lui remet trois souches d’encaissement, volées à un collègue. Là encore, il fait cadeau des trois points de retrait.