
C’est un grand soldat et un grand Français, un des ces héros discrets de la résistance, qui a été conduit à sa dernière demeure ce mardi 24 octobre 2017 à Aubais ( Gard) où il résidait.

Les légionnaires du 2e REI, lui ont rendu les honneurs militaires à Gallargues-le-Montueux (30660) et porté le cercueil de cet ancien officier qui avait servi dans la légion et qui portait encore fièrement son béret vert.
Fils d’un grand blessé de guerre, il a rejoint les enfants de troupes et a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet. « Enfant de la Patrie », itinéraire d’un enfant de troupe pendant la Deuxième Guerre Mondiale ».
Comme le rapporte le site ” Sécurité Défense”, il était l’un des derniers membres de la promotion de Saint-Cyr « Amitié Franco britannique » (1939-1940). Cette promo particulière de 762 officiers qui a perdu 163 des siens au combat pour la France qui est entrée de plein pied dans la guerre a d’ailleurs fait l’objet d’un film.
En avril 1943, il rejoint la résistance, un choix « dans sa logique d’enfant de troupe » aimait-il à dire et est membre de l’ORA, organisation résistance de l’armée.
Il est arrêté deux fois par la gestapo et s’échappe deux fois. Le 2 mars 1944, il échappe une troisième fois à la gestapo, qui le recherchait comme un dangereux terroriste. Il commande en fait le district FFI de Bletterans, la capitale de la Bresse jurassienne d’où son père était originaire.
A la libération, le 1 er Bataillon du Jura est intégré au 159 ème RIA , le régiment de la neige qui part en Alsace et dans le Briançonnais.
Il est fait chevalier de la légion d’honneur en 1945 à titre exceptionnel avec une citation élogieuse
De cette période de la résistance qui lui a valu la médaille de la résistance, Il a également écrit un livre sur la résistance en Franche-Comté, » des Francs-Comtois dans la résistance »

Paul Simonin était bien placé pour en parler
ayant joué un rôle important
(Capture d’écran D.C).
Puis, c’est l’Indochine. Paul Simonin rejoint la légion étrangère et commande la 15e Compagnie du 4/13e D.B.L.E ; bataillon jauni, en Cochinchine de 1951 à 1953. De cette « période » exaltante qui lui valu « le mal jaune », le capitaine Simonin, avait tiré un livre écrit d’après ses notes prises au quotidien : « Les bérets blancs de la légion en Indochine ».

de commandant d’une compagnie de bérets
blancs en Indochine (capture d’écran D.C).
Dans ce livre (*) il retrace son expérience à la tête d’une compagnie de « bérets blancs », des Vietnamiens d’origine khmère engagés volontaires. Dans cet ouvrage, Paul Simonin raconte comment il s’est servi de son expérience dans la résistance pour lutter contre le vietminh en mettant en oeuvre une guérilla respectant les droits de l’homme bien avant l’ingérence humanitaire et battant en brèche les clichés sur cette guerre « coloniale ».
Le général Simonin, a aussi été instructeur à cinq reprises notamment et il en était fier, au lycée militaire d’Aix-en-Provence où il a commandé une compagnie mais aussi à l’école d’application de l’infanterie de Montpellier.
D.C
(*) Cet ouvrage édité chez Albin Michel a été préfacé par Jean-François Deniau, de l’Académie française, lui même ancien combattant en Indochine en 1947-1948 et titulaire de la croix de guerre des T.O.E.