En cette longue période de crise sanitaire, les périodes de confinement ont particulièrement pesé sur le moral des Français. Les gendarmes n’ont pas été épargnés par cet immense sensation de vide, notamment lors du premier confinement qui a subitement dépeuplé toutes les rues du pays.
C’est le sens du témoignage livré par la gendarme Anne B. au quotidien Ouest France. Le 17 mars 2020, premier jour de confinement, cette militaire affectée à la caserne de Flers, dans l’Orne, découvre une étrange sensation d’angoisse en prenant son service. “J’ai eu l’impression que tout était mort. Et même dans la campagne. Du jour au lendemain, nous n’avons croisé plus personne. C’était un peu angoissant et ça faisait presque peur”, explique-t-elle à nos confrères, un an après.
Pendant le confinement, oubliées les pauses café réconfortantes avant le départ en patrouille
Comme tout un chacun, Anne B. n’était pas préparée à cette situation inédite et pesante. Contrairement à d’autres professions, les exigences du métier de gendarme s’accommodent mal du télétravail. Il faut donc se rendre au travail où, là aussi, la vie est bouleversée. A la caserne, la distanciation physique entre collègues est de rigueur. On évite de se croiser. Oubliées les pauses café réconfortantes avant le départ en patrouille. “Métro, boulot, dodo” en somme, avec en plus l’angoisse d’un virus encore inconnu. Comme toutes les forces de l’ordre, Anne B. ne portait pas de masque aux premiers jours de l’épidémie. Cependant, explique-t-elle avec le recul, “je suis gendarme. Mon métier consiste à prendre des risques. Si vous souhaitez ne pas en prendre, il faut changer de profession”.
Durant près de deux mois, elle n’a croisé que quelques rares personnes se rendant ou revenant du travail. Elle n’a d’ailleurs dressé aucun procès-verbal pour non-respect du confinement. S’ils croisaient des cyclistes ayant dépassé le kilomètre réglementaire, les gendarmes se montraient compréhensifs. “Si le contact était bon et qu’ils faisaient demi-tour, nous n’avions aucune raison de les sanctionner”, assure-t-elle.
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Seul moment de réconfort pendant cette période, retrouver chez elle le soir son mari policier. Et se ressourcer en s’occupant de ses chevaux.