Les unités d’élite du Raid (Police) et du GIGN (Gendarmerie) sont déployées jeudi en Picardie, pour la traque des deux tueurs présumés de Charlie Hebdo, pour la première fois de leur histoire. Une source policière a indiqué jeudi que des membres des deux unités “sont positionnés pour vérification d’objectifs dans cette zone” (près de Villers-Cotterêts, aux confins de l’Aisne et de l’Oise), “où a été abandonnée la voiture utilisée par les deux suspects, identifiés par un témoin”.
Selon une source proche du dossier, les membres des deux unités sont déployées sur une zone de 15 à 20 km autour de Crépy-en-Valois dans l’Oise, le Raid ayant pris la zone Nord et le GIGN la zone Sud.
S’ils s’entraînent ensemble depuis des années, notamment sur la base du GIGN à Beynes dans les Yvelines, les policiers et gendarmes rompus aux techniques d’intervention n’avaient jusqu’à présent jamais été déployés ensemble sur un théâtre d’opérations, mais étaient plutôt utilisés seuls, en fonction de la zone requise. “Nous sommes là sur une action coordonnée au sein d’une zone où les champs d’action ont été partagés”, a expliqué la source proche du dossier.
Dans le numéro de décembre 2014 du magazine de la gendarmerie, Gend’Info, “Spécial GIGN”, le chef de l’unité, le colonel Hubert Bonneau, assurait que le GIGN “cherche à être opérable avec d’autres formations (…) Nous effectuons à ce titre des exercices avec la Force d’intervention de la Police nationale”, dont fait partie le Raid, “pour partager des procédures opérationnelles et avoir un langage commun”.
Les deux frères Chérif et Said Kouachi, soupçonnés d’être les auteurs du massacre de Charlie Hebdo qui a fait douze morts, ont été repérés jeudi matin par le gérant d’une station-essence dans ce secteur à quelque 80 km au nord-est de Paris. Après avoir été victime d’un vol, il a “formellement reconnu” les deux hommes, “cagoulés, avec kalachnikov et lance-roquettes apparentes”, selon une autre source proche du dossier.