Le gendarme, âgé de 43 ans, a ensuite été pris à partie par plusieurs individus qui l’ont sérieusement blessé à la mâchoire, aux côtes et au nez, le procureur de Nancy, Thomas Pison.
“Le militaire, qui appartient à la Section de recherches de Dijon, réalisait une enquête dans ce quartier de Laxou, habillé en civil. Seul à bord du véhicule, il était en train de faire une manœuvre pour tourner à gauche lorsqu’il a été percuté par le deux-roues qui arrivait à grande vitesse”, a précisé le procureur.
D’après les premiers éléments de l’enquête, le conducteur de la motocross de 450 cm3 arrivait en face, en roulant sur sa seule roue arrière. Lors du franchissement d’un dos d’âne, il est tombé et son véhicule a glissé avant de percuter la voiture conduite par le gendarme, une Opel Zafira banalisée.
“Le gendarme agressé gratuitement”
“A la suite du choc, le gendarme est sorti pour porter secours. C’est à ce moment qu’il a été pris à partie par de nombreux individus, parmi un regroupement spontané de plusieurs dizaines, voire une centaine de personnes”, a expliqué M. Pison. “Ils sont venus l’agresser gratuitement, sans savoir à aucun moment qu’il s’agissait d’un gendarme”, a-t-il précisé. Le militaire a tenté une première fois de s’enfuir avant d’être rattrapé par ses agresseurs, puis est finalement parvenu à quitter les lieux.
“Il n’a eu droit à sa survie qu’en parvenant à fuir à pied, avant d’être récupéré par ses deux collègues gendarmes de Dijon, présents non loin des lieux dans le cadre de leur enquête”, a souligné le procureur de la République.
La moto n’était pas homologuée
Un porte-parole de la gendarmerie a affirmé mercredi que le jeune motard ne portait pas de casque, mais les enquêteurs de la sûreté urbaine de Nancy, en charge de l’enquête, ont pour leur part fait état de “témoignages contradictoires” sur ce point. La moto, non immatriculée et qui ne dispose ni de phares ni de rétroviseurs, n’était pas homologuée pour circuler sur la voie publique.
Selon le procureur, le motard est mort “quasiment” sur le coup. Son corps doit être autopsié vendredi. Le gendarme, toujours hospitalisé mais dont le pronostic vital n’est pas engagé, s’est vu reconnaître une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
La famille de la victime a déposé plainte
Les trois militaires dijonnais se trouvaient à Laxou, dans le quartier “Les Provinces”, pour une opération de surveillance dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Nancy. Le conducteur de la voiture s’apprêtait à aller rechercher ses collègues, lesquels étaient à pied. “La victime n’était en aucune manière visée par cette enquête”, a insisté le procureur, qui a dit vouloir “éviter les fantasmes”.
L’avocat de la famille du jeune homme décédé, Me Nicolas Pasina, a indiqué que la famille voulait “impérativement comprendre ce qui s’est passé”. “Ils sont très déçus d’avoir très peu d’informations”, a-t-il ajouté, en annonçant déposer plainte.
Une information judiciaire, à la fois pour homicide involontaire et violences en réunion, doit être ouverte dans les prochains jours, a pour sa part annoncé le procureur.