Comment renouveler la flotte plus que vieillissante des quelque 80 Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie (VBRG) ? La question taraude l’Institution. Ne disposant pas du budget nécessaire, elle maintient sa flotte en état en prélevant sur des blindés hors d’usage les pièces permettant de réparer ceux qui roulent encore. Appelée cannibalisation, cette pratique ne peut durer éternellement. Selon nos informations, pour se faire une idée du bénéfice possible, la Gendarmerie a demandé une opération de rénovation d’un véhicule à Turgis et Gaillard Industrie, qui emploie 400 salariés pour un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros.
L’industriel a remplacé le moteur d’origine (170 CV) par un Iveco de 245 CV et a changé les ponts et la boîte de vitesses. Il a également ajouté une climatisation et des blindages supplémentaires résistant à certaines munitions qui perforaient la caisse d’origine.
Du potentiel “pour trente ans”
Une méthode sortie au bon moment, permettant de redonner du potentiel “pour trente ans” aux VBRG, assure le directeur général du groupe, Patrick Gaillard. Le coût du chantier est évalué à 250 .000 euros par véhicule, selon le DG (contre 1 million pour un véhicule neuf). Un appel d’offres portant sur la rénovation était prévu pour la fin 2019, mais pour l’instant il se fait attendre.
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Cette solution de court terme retenue par la Gendarmerie n’était pas la seule option. L’alternative consistait en effet à acheter des véhicules neufs. Des industriels français comme Arquus ou Nexter proposent des blindés, mais leurs coûts paraissent trop élevés pour l’Institution. A l’étranger, les solutions moins onéreuses sont légion.
“Une bonne pratique interministérielle”
En parallèle, la Gendarmerie peut racheter d’anciens Véhicules de l’avant blindé (VAB). Elle dispose déjà de vingt exemplaires et devrait doubler ce volume. Bien que mis en service en 1976, ces engins ont équipé les gendarmes formateurs de la police afghane. Ils ont aussi servi récemment en Nouvelle-Calédonie, lors du référendum.
Le 9 octobre, face aux sénateurs, le directeur général Richard Lizurey avait estimé qu’il s’agissait d’une “bonne pratique interministérielle, les armées disposant d’un certain nombre de véhicules dont elles n’ont plus l’utilité et qui peuvent être “gendarmisés”. Surtout, cette option permet de diviser par quatre ou cinq au moins leur coût d’acquisition ”.