Depuis le 9 avril, la compagnie de Gendarmerie de Saint-Lô (Manche) a mis sur pied une brigade territoriale de contact, à titre expérimental. Objectif : renouer avec la proximité qui est l’essence même du gendarme à travers des missions de prévention et de renseignement.


“Bonjour ! Comment ça va ?” Le ton est chaleureux , le sourire rayonnant sur le visage de la commerçante. La scène ne semble étonner personne dans la file d’attente des clients. Aujourd’hui, les gendarmes Christian Ozanne et Laurent Capelle visitent une boulangerie du centre de Carentan.
“Nous mettons à jour nos fiches pour pouvoir contacter les commerçants en cas de problème. C’est aussi une manière d’établir un contact direct avec les gens”, explique Christian Ozanne.
Les deux militaires appartiennent à la brigade de contact crée à titre expérimental sur le ressort de la compagnie de Saint-Lô.
“Nous sommes dans une zone relativement rurale à faible délinquance. Il n’y a ici aucun sentiment d’insécurité. Mais on peut encore aller plus loin. Et le contact permet d’aller encore plus loin dans la prévention”, explique le chef d’escadron Damien Reaud, commandant la compagnie.
La compagnie – 88 personnels – compte, outre la brigade de recherche et le PSIG, deux brigades autonomes (BTA) et deux communautés de brigades (COB). C’est sur la base de ce maillage que s’est formée la brigade de contact.
“Nous avons fait appel à des personnels volontaires, issus de chacune des quatre unités de terrain, avec une forte ancienneté, afin qu’ils soient parfaitement identifiés”, explique le commandant Reaud.
L’Adudant-chef Achard Piedagnel et les gendarmes Christian Ozanne et Laurent Capelle comptent tous plus de 15 ans de service. La gendarme Alissa Desriaux fait figure de benjamine avec six ans d’ancienneté mais a été en poste trois années à Thorigny-les-Ville et trois ans à Carentan.
Les quatre militaires fonctionnent en binôme, une équipe couvrant le nord du secteur, l’autre le sud. Et chacune des deux équipes se relaient pour assurer la permanence de week-end.
“On ne remplace pas la brigade locale. On apporte même notre concours ou notre renfort car nous conservons évidemment toutes nos prérogatives”, précise l’adjudant-chef Piedagnel.
“Notre mission, c’est d’être constamment sur le terrain à la rencontre de la population. Et c’est ce qu’apprécient les chefs d’entreprise, les commerçants, les élus : un contact sans arrière-pensée .”

“Je n’avais jamais vu des gendarmes venir chez moi. Le fait de pouvoir échanger avec eux, de les voir à l’heure de la fermeture, de parler de ce qui se passe dans le quartier, c’est rassurant“, confirme Cyrille,un boulanger de Carentan.
Plus loin, les militaires rendent visite à Jean-Marie et Sylvie Caillard, les responsables du camp Arizona dédié aux collectionneurs férus d’histoire du Débarquement qui viennent d’accueillir plus de 30 000 personnes pour les commémorations. L’occasion, autour d’un café, d’évoquer les grands moments et les petits incidents qui ont émaillé les jours derniers. “C’est important car cela va nous permettre de faire remonter des informations au groupement en vue de la préparation du 75e anniversaire, l’an prochain”, souligne Christian Ozanne.
Dans un autre domaine, la brigade, qui travaille avec la référente sûreté du groupement, a déjà permis à quatre entreprises de reconsidérer le renforcement de leur dispositif de sécurité.
Les quatre militaires sont réellement enthousiasmés : “c’est l’éclate totale !”. “On revient aux fondamentaux. Le contact, c’est l’ADN du gendarme. Quand j’ai commencé, les anciens expliquaient que notre travail c’était 80 % de prévention et 20 % de répression. Nous y revenons“, se réjouit l’adjudant-chef Piedagnel.
Christian Curtenelle
Excellente initiative, mais c’est malheureux que l’on en soit à redécouvrir les fondamentaux de la Gendarmerie, à savoir sa proximité en milieu rural où péri urbain. On a supprimé trop de Brigades et éloigné beaucoup trop les gendarmes de la population, ceci au détriment du maillage indispensable que constitue et doit constituer l’implantation des gendarmes au sein de la population.