Un gendarme, manifestement en proie à de gros problèmes et qui a lui même indiqué au tribunal “qu’il ne voulait plus être gendarme” a échappé de peu à la détention provisoire ce mercredi dans le Doubs lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel où il était prévenu d’escroqueries aggravées. Il a demandé un délai pour préparer sa défense et le parquet a requis son incarcération. Mais le tribunal l’ a finalement laissé libre sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer la profession de gendarme.
Il est soupçonné d’avoir monnayé son indulgence auprès de trois auteurs d’infractions mineures, ce qu’il conteste en partie.
Il aurait demandé à ces personnes de lui remettre de l’argent, 90 € en mars, 90 en juillet et 100 le 21 juillet détaille L’Est Républicain .
La vidéosurveillance d’une banque proche de l’unité a confirmé l’existence des retraits.
C’est la mère de l’une des personnes concernées qui a déclenché l’ouverture d’une enquête en s’enquérant d’un justificatif de paiement acquitté en espèces pour un défaut de contrôle technique.
Une enquête a alors été confiée à la section de recherches et a abouti à la comparution du gendarme devant le tribunal.
Ce dernier a reconnu le premier fait , a contesté partiellement le second et a nié fermement le troisième fait.
A l’audience, son avocat a bataillé ferme pour lui éviter l’incarcération requise par le procureur Etienne Manteaux.
“Il est rarissime qu’un gendarme soit renvoyé devant le tribunal correctionnel et plus rarissime encore que le ministère public demande une détention provisoire, mais les faits sont d’une gravité exceptionnelle. Si on commence à imaginer les gendarmes susceptibles de faire cela, c’est toute notre institution qui vacille”, a déclaré le représentant du ministère public, cité par le journal.
Père de trois enfants, en pleine procédure douloureuse de divorce, et condamné en mai dernier à 12 mois de prison avec sursis pour des faits de violence sur fond d’alcool, il “a été un bon soldat de la justice” et “est au bout” a plaidé son avocat M° Euvrard qui a demandé, et obtenu, la mansuétude du tribunal.