La section de recherches de Caen, l’office central de lutte contre la délinquance itinérante, et les gendarmes du groupement de La Manche viennent de porter un beau coup d’arrêt à un groupe criminel spécialisé dans les vols à l’étalage et dans les cambriolages. Lundi 16 avril et mardi 17, dix-sept personnes ont été interpellées en France. Quatorze suspects devraient être mis en examen dans cette affaire dirigée par la juridiction inter-régionale spécialisée de Rennes. Dans le même temps, treize individus, dont le numéro 1 de cette bande, étaient arrêtés en Grèce dans le cadre de cette enquête internationale franco-grecque.
❗#Normandie Le réseau criminel géorgien “Vory V Zakone” spécialisé dans les #Cambriolages sériels a été démantelé par la SR #Caen et l’#OCLDI. Les enquêteurs ont interpellé 30 individus en France et en Grèce dont le N°1 de la mafia russophone après plus d’1 an d’investigations pic.twitter.com/I0646g1z0e
— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) April 18, 2018
Les Vory V Zakone
Tous sont soupçonnés de faire partie des “Vory V Zakone”, les voleurs dans la loi, une organisation mafieuse géorgienne. Des équipes bien connues des gendarmes : la contribution de l’Arme au rapport du Sirasco en 2014 mentionnait ainsi l’interpellation de dix-neuf personnes soupçonnés d’être impliqués dans près de 2.000 cambriolages dans l’ouest de la France. A l’époque, déjà, les gendarmes restaient prudents à propos de ce “risque géorgien”. “Les cellules criminelles disposent d’une très forte capacité de restructuration et de mobilisation, notaient-ils. De plus, sous un angle culturel, l’incarcération n’est pas perçue comme un obstacle mais plutôt comme un intermède nécessaire et formateur, un lieu où l’on prend du galon.”
Pour les gendarmes normands, tout commence en novembre 2016. Ils observent une recrudescence des cambriolages et des vols à l’étalage. Rapidement, ils identifient un groupe de suspects géorgiens résidants à Caen. Les enquêteurs s’aperçoivent alors qu’ils ont sous les yeux une équipe structurée et efficace. Dix-sept mois d’enquête seront nécessaires pour accumuler preuves et indices.
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Très vite, les cambriolages se font moins nombreux et laissent place à de nombreux vols à l’étalage. Ces larcins modestes, d’un préjudice estimé à en moyenne une centaine d’euros, ce sont des vols de bouteilles d’alcool ou de parfums. “Mais, avec quatre à cinq faits par jour et avec six à sept équipes, pour le profil d’un seul individu, cela représente un effet multiplicateur important”, observe un enquêteur.
Si le montant du préjudice réalisé par cette bande n’est pas connu, les gendarmes ont déjà remarqué que des équipes similaires arrivaient à réaliser des profits de l’ordre de 200.000 euros par semaine. En tout, près de 300 gendarmes ont été mobilisés dans cette affaire qui constituait une première pour la coopération policière franco-grecque. C’est en effet la première fois qu’une équipe commune d’enquête, sous l’égide d’Europol et d’Eurojust, était mise en place.
Gabriel Thierry.