Un homme âgé de 24 ans a été retrouvé mort, ce dimanche 5 avril, dans le massif du Mont-Blanc, par les secouristes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix. Un accident qui intervient en plein confinement lié à la pandémie de coronavirus.

Parti le samedi 4 avril, l’homme, originaire de la station des Houches (Haute-Savoie), aurait fait une chute mortelle de 300 mètres. Selon les premiers éléments de l’enquête, il évoluait en skis de randonnée, en suivant la ligne de chemin de fer reliant Saint-Gervais au glacier de Bionnassay. Un itinéraire où de nombreux accidents sont enregistrés chaque saison. Inquiets de ne pas avoir de nouvelles, ses proches ont alerté les secours le dimanche matin. Vers midi, les gendarmes ont fini par retrouver son corps, en contrebas du Nid d’Aigle, terminus du célèbre tramway du Mont-Blanc.
Interrogé par France Bleu Pays de Savoie, le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, commandant le PGHM de Chamonix, évoque “un accident extrêmement violent”. Il ne cache pas sa colère. “L’arrêté préfectoral est pourtant clair: aucune activité en montagne n’est autorisée à plus de 100 mètres de dénivelé au-dessus du lieu de confinement”. Depuis plusieurs semaines, lui et ses équipes répètent ce message: “Respectons le confinement, même en montagne !”
“Secours à zéro, verbalisations en baisse”
Dans l’ensemble, les règles sont plutôt suivies. Le compte Twitter “PGHM secours en montage” notait d’ailleurs il y a quelques jours que l’activité secours était à zéro. Et les verbalisations en baisse. Néanmoins, les sorties de ceux que le patron des gendarmes secouristes de Chamonix qualifie d‘”irresponsables”, continuent. Il évoque même avec stupeur le fait que lors de l’intervention ce dimanche, alors qu’ils venaient de découvrir le corps de la victime, les gendarmes ont repéré et sanctionné des pratiquants de l’alpinisme. “En plein confinement, on ne peut pas encombrer les urgences avec des accidents de montagne. Et je ne peux pas envoyer des hélicoptères dès que ces personnes font n’importe quoi.”
Activité secours à zéro, verbalisations par les #PGHM en baisse (pas les contrôles!), le message passe.
Merci à l'immense majorité qui regarde la montagne depuis sa fenêtre, sur photos ou écrans
Merci à tous ceux dont on ne parlera pas, justement parce qu'ils font ce qu'il faut https://t.co/nlXGiOBf1d pic.twitter.com/QeussKn9Lu— PGHM officiel – Secours en montagne (@PGHM__) March 28, 2020
Même son de cloche avec le PGHM des Pyrénées-Orientales
La veille, samedi 4 avril, c’est dans les Pyrénées-Orientales que les gendarmes du PGHM d’Osséja avaient eux aussi tiré la sonnette d’alarme. Un Perpignanais avait du être secouru après une chute dans un ruisseau et des ronces. Il tentait alors de traverser la frontière franco-espagnole par un sentier de randonnée. Son but: se rendre à La Jonquera pour acheter des cigarettes. Il avait déjà été refoulé auparavant alors qu’il tentait de s’y rendre en voiture. Après avoir été secouru, il écopera d’ailleurs d’une amende de 135 euros.
Des patrouilles en altitude
En montagne comme en plaine, les gendarmes multiplient les avertissements depuis la mise en place des mesures de confinement. Mais les mesures dissuasives n’arrêtent pourtant pas les plus téméraires. Pour cette raison, les gendarmes des unités de secours en montagne, dont l’essentiel des missions visait à porter secours et mener des enquêtes en milieux montagnards, ont rebouclé le ceinturon. Ils mènent ainsi des patrouilles en altitude, en complément des unités territoriales, et n’hésitent plus à verbaliser.
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LP.