Marie Vessereau, qui vient de disparaitre à l’âge de 106 ans, était une grande résistante. C’était aussi l’épouse d’un officier de gendarmerie, résistant lui aussi, qui fut sous-directeur de la Gendarmerie nationale à l’époque où le directeur général était un magistrat. On peut donc dire qu’à la fin des années cinquante, le général Vessereau était le “premier gendarme” de France. Il est décédé en 1961 l’âge de 55 ans. La caserne de gendarmerie d’Auxerre porte son nom. Sous le pseudonyme de “Lavilette”, il commanda le maquis Mariaux qui s’illustra entre 1942 et 1944 dans le Nivernais.
La 79° promotion d’officiers formés l’EOGN (1974-1975) a été baptisée “Général Vessereau”.
Les funérailles de Mme Vessereau, décédée le 13 mai 2018, ont été célébrées samedi dernier en l’église Saint-Louis de Grenoble. Un hommage lui est rendu dans la Nièvre, à Cosne-sur-Loire, ce mardi 22 mai. De nombreuses personnes et représentants de l’Arme ont participé au deuil de Michel, son fils (deux autres sont décédés), de ses belles-filles, de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants.
Née le 18 Juin 1912, la centenaire a fait partie du réseau BuckMaster ainsi que son mari le capitaine Fernand Vessereau, qui fut d’ailleurs déclaré déserteur parce que, ne voulant pas rester sous les ordres de Vichy, il avait rejoint le maquis de la Nièvre.
Née Leccia, Marie faisait partie d’une grande famille de patriotes : son frère Marcel et deux de ses cousins payèrent de leur vie leur engagement dans la Résistance.
Croix de Guerre 1939 1945
Voici la citation à l’ordre de la division qui a valu la Croix de Guerre à la jeune résistante :
“Agent de liaison d’un sang- froid et d’une maitrise de soi-même exceptionnelle, n’a cessé depuis 1940 de prêter le concours le plus actif à la Résistance. Le 25 avril 1944, un Officier du War-Office ayant été arrêté chez elle, a, dans des circonstances extrêmement dangereuses, immédiatement alerté tout un circuit s’étendant de Paris à Châteauroux, sauvant ainsi plusieurs agents français et anglais. A assuré elle-même la direction des opérations de plusieurs opérations de parachutage. A plusieurs reprises a servi de courrier entre la zone libre et la zone occupée pour passer des postes émetteurs de TSF et des armes. Arrêtée par la Milice, le 13 juillet 1944, a subi un interrogatoire extrêmement violent à Vichy, sans livrer une seule personne. Au maquis depuis le mois d’août 1944, n’a cessé d’y faire preuve des plus belles qualités de courage dans les missions de liaison qui lui ont été confiées”.
Marie était notamment chevalier de la légion d’Honneur, chevalier de l’ordre national du Mérite, et médaillée de la Résistance.
L’Essor adresse ses condoléances attristées à sa famille et ses proches.