La République a rendu un hommage émouvant et solennel mercredi en fin de matinée dans la cour d’honneur des Invalides au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui a “accepté de mourir pour sauver une vie” .
Au cours d’une cérémonie sobre et empreinte de militarité, et en présence de la ministre des Armées, du chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, des chefs d’état-majors et inspecteurs généraux des armées de Terre, de l’Air et de la Marine Nationale, le président Emmanuel Macron a salué “l’immense courage” de l’officier de Gendarmerie qui a “accepté de mourir pour sauver une vie“. Il a été tué par un terroriste le vendredi 23 mars à Trèbes (Aude) après avoir pris la place d’une otage.
Citation à l’ordre de la Nation du colonel Beltrame ( capture d’écran)
Le président a déposé la cravate de commandeur de la Légion d’honneur sur le cercueil de l’officier. Un honneur exceptionnel puisque c’était la première fois qu’un militaire était directement nommé à ce grade à titre posthume. Promu colonel au troisième chevron de l’échelon spécial de ce grade par le président de la République selon un décret publié au journal officiel, le colonel Beltrame a été cité à l’ordre de la Nation.
Arnaud Beltrame “incarnait l’esprit de résistance“
Devant l’ensemble du monde politique – gouvernement, quelque 560 parlementaires, anciens présidents (Nicolas Sarkozy et François Hollande) et ex-premiers ministres -, et les familles, le président de la République a dit qu’Arnaud Beltrame “incarnait l’esprit de résistance“. Il a cité les noms de Jean Moulin, de Pierre Brossolette et des maquisards du Vercors.
Un parcours exceptionnel dans la Gendarmerie
Relevant le “parcours exceptionnel dans la Gendarmerie” d’Arnaud Beltrame qui a été promu colonel à titre posthume, Emmanuel Macron a assuré que l’officier “lucide et décidé” avait pris la décision de prendre la place de l’otage par “fidélité à ses valeurs“. Pour le chef de l’Etat, “il n’aurait laissé sa place à personne car l’exemple vient du chef“, faisant ainsi preuve d’un “immense courage“.
Dans son éloge funèbre, le président de la République a rendu un vibrant hommage à l’officier, saluant le geste héroïque et le sacrifice d’un homme pour lequel la vie de l’employée prise en otage, et plus largement la vie des autres, comptait
“Elle comptait même plus que tout, car elle était, comme toute vie, la source de sa vocation de servir. Accepter de mourir pour que vivent des innocents, tel est le cœur de l’engagement du soldat. Être prêt à donner sa vie, car rien n’est plus important que la vie d’un concitoyen, tel est le ressort intime de cette transcendance qui le portait.”
“Je rends ici hommage aux forces de gendarmerie de l’Aude, à leur chef, au chef du GIGN de l’antenne de Toulouse et à ses hommes, dont deux ont été blessés en menant l’assaut. Tous sont durement éprouvés par la perte de leurs camarades, a poursuivi le Président. Les Français n’oublient pas non plus le tribut payé par toutes nos forces de sécurité sur le sol national et par nos forces armées sur les théâtres extérieurs. Tous ont droit à notre respect inconditionnel et tous partagent la certitude profonde qui animait le colonel Beltrame, celle que son destin ne lui appartenait pas tout à fait, qu’il avait partie liée avec quelque chose de plus élevé que lui-même. Car il était un engagé et il avait juré de faire corps avec un idéal plus grand et plus haut, et cet idéal, c’était le service de la France.
“Ce que nous combattons, a-t-il ajouté dans son discours d’une vingtaine de minutes, c’est cet islamisme qui progresse, ennemi insidieux“. A la fin de la cérémonie, le cercueil a été porté par dix gendarmes issus des unités dans lesquelles le colonel Beltrame a servi (1 er RI de la Garde républicaine, compagnie d’Avranches, gendarmerie mobile, groupement de l’Aude) et des élèves officiers de l’Ecole des officiers de Gendarmerie et de l’Ecole militaire interarmes, dont Arnaud Beltrame était sorti major. A noter que le 35 ème Régiment d’artillerie parachutiste ( 35 ème RAP) dans lequel Arnaud Beltrame avait effectué son service national comme aspirant puis servi en tant qu’officier de réserve en situation d’activité était représenté.
https://youtu.be/amoZg6gMoKY
Au son de la Marche funèbre, le cercueil, recouvert d’un drapeau tricolore, a quitté la cour d’honneur, suivi par la famille. A l’extérieur de l’Hôtel national des Invalides, des Parisiens et des touristes ont applaudi le cortège funèbre.
La rédaction de l’Essor
(1) L’UNPRG était représentée par son président national Henri Martinez et le porte-drapeau, Jean Panelé.
Une foule nombreuse rue Soufflot dans le 5ème arrondissement attend l’arrivée du cortège du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame (Crédit:MG/L’Essor)
Devant le Panthéon, la pluie n’a pas rebuté les nombreux spectateurs (Crédit:MG/L’Essor)
Arrivée de l’ancien Président Nicolas Sarkozy (Crédit:MG/L’Essor)
Recueillement d’anciens directeurs généraux de la Gendarmerie et d’officiers généraux et supérieurs (Crédit:MG/L’Essor)
Arrivée de l’ancien Président François Hollande (Crédit:MG/L’Essor)
Le président de la République Emmanuel Macron salue le directeur général, le général d’armée Richard Lizurey (Crédit:MG/L’Essor)
Le cercueil était porté par dix gendarmes (gardes républicains, mobiles ou départementaux) et élèves officiers de l’Ecole des officiers de gendarmerie et de l’Ecole militaire interarmes (Crédit:MG/L’Essor)
Le cercueil était porté par dix gendarmes (gardes républicains, mobiles ou départementaux) et élèves officiers de l’Ecole des officiers de gendarmerie et de l’Ecole militaire interarmes (Crédit:MG/L’Essor)
Le président Emmanuel Macron a salué « l’immense courage » de l’officier de Gendarmerie qui a « accepté de mourir pour sauver une vie (Crédit:MG/L’Essor)
Dans la cour d’honneur des Invalides, le mercredi 28 mars, pour hommage national au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame (Crédit:MG/L’Essor)
De nombreuses associations étaient présentes, venues avec leurs porte-drapeau. Dont L’UNPRG (Crédit:MG/L’Essor)
La cour d’honneur des Invalides (Crédit:MG/L’Essor)
Hommage national au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame (Crédit:MG/L’Essor)
Le cercueil d’Arnaud Beltrame dans la cour d’honneur des Invalides (Crédit:MG/L’Essor)
Les drapeaux de la Gendarmerie, de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie et de l’Ecole militaire interarmes (Crédit:MG/L’Essor)
Le président de la République s’incline sur le cercueil d’Arnaud Beltrame qu’il vient de nommer commandeur de la Légion d’honneur (Crédit: MG/L’Essor)
Minute de silence dans la cour d’honneur des Invalides (Crédit:MG/L’Essor)
Emmanuel Macron a souligné le « parcours exceptionnel dans la Gendarmerie » d’Arnaud Beltrame (Crédit:MG/L’Essor)
Le cercueil d’Arnaud Beltrame dans la cour d’honneur des Invalides (Crédit:MG/L’Essor)
De nombreux généraux de gendarmerie étaient présents ainsi que l’ancien directeur , au second plan à gauche, le Général Favier. De gauche à droite, les généraux Renaud, Tavel, et Gieré. (Photo D.C/L’Essor)
L’amiral Bernard Rogel, chef de l’état-major particulier du Président de la République lors de la cérémonie d’hommage au colonel Beltrame aux Invalides en 2008 (Crédit : D.C/L’Essor)
Le 35 ème Régiment d’artillerie parachutiste était représenté (Crédit : D.C/L’Essor)