L’Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) a été saisie par le parquet de Paris après la blessure grave, à la main, d’un manifestant devant l’Assemblée nationale, ce samedi 9 février, probablement à la suite du lancé d’une grenade par un gendarme. Très dures, les images de sa main ensanglantée ont fait le tour du web, ce week-end, après une treizième journée de mobilisation des Gilets jaunes.
Lire aussi sur L’Essor: Gilets jaunes : l’inquiétude des proches des gendarmes mobiles
Ce samedi, les manifestants se sont massés devant l’Assemblée nationale. Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux révèlent une situation très tendue devant la Chambre des députés. Des Gilets jaunes et des hommes en noir, certains masqués, s’attaquent à des palissades de chantier pour visiblement s’introduire dans l’Assemblée.
Pluie de projectiles
Des gendarmes mobiles – de l’escadron 12/6 de Lodève (Hérault) selon Le Parisien – prennent alors position devant les grilles du Palais-Bourbon. Entourés de Gilets jaunes, ils subissent une pluie de projectiles divers (pierres, matériel de signalisation routière). Une vidéo de l’agence de presse russe Ruptly est plus précise. On y voit un jeune homme faire un pas vers une grenade, au sol. Il se penche en avant. Puis la grenade explose. On ignore si l’homme visible dans cette vidéo est bien Sébastien M., le plombier d’Argenteuil (Val-d’Oise) blessé gravement à la main lors de cette manifestation.
“Nous n’avons pas le sentiment, au visionnage des vidéos, qu’il fait un geste pour écarter la grenade, a déclaré ce lundi matin sur France info le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez, à propos de l’homme présent sur cette vidéo. On voit très clairement que la grenade arrive, s’immobilise et qu’il l’a prend pour la projeter sur les forces de l’ordre, la confondant sans doute avec une grenade lacrymogène.” De son côté, Me Arié Alimi, l’avocat du jeune homme blessé, a rapporté qu’au “vu des déclarations qu’il m’ont été faites par son père”, son client “a simplement essayé de se protéger en mettant sa main en protection devant lui, et c’est à ce moment là que la grenade a explosé“.
Main arrachée à Paris : le “gilet jaune” n’a “pas du tout attrapé” la grenade mais a “essayé de se protéger”, selon son avocathttps://t.co/X6syiIEgUq pic.twitter.com/lp5hFqE8U2
— franceinfo (@franceinfo) 11 février 2019
https://platform.twitter.com/widgets.js
Outre la tentative d’intrusion dans l’Assemblée nationale, la manifestation parisienne du 9 février s’est soldée par de nombreuses violences, comme ce véhicule militaire de l’opération de sécurité intérieure Sentinelle incendié. “Les forces de l’ordre utilisent une violence légitime lorsqu’elles sont agressées ou lorsqu’elles veulent protéger les institutions, a d’ailleurs rappelé Laurent Nuñez sur France info. Heureusement qu’elles étaient là, sinon l’Assemblée nationale aurait été envahie, ce qui est gravissime pour la vie démocratique de notre pays“.
Le secrétaire d’Etat, qui a dénoncé des manifestations de Gilets jaunes noyautées à Paris par l’ultragauche et l’ultradroite, a enfin défendu l’utilisation, contestées, des grenades GLI-F4. “L’armement intermédiaire en France est indispensable pour éviter du corps-à-corps et pour éviter l’usage d’armes administratives dans des situations de violences extrêmes“, a-t-il conclu.
Lire aussi sur L’Essor: La GLI-F4, une grenade sur la voie de garage (actualisé)
G.T.